Le pétrole finit la semaine à plus de sept dollars de son record à New York

 
 
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Une pompe à essence (Photo : Behrouz Mehri)

[11/01/2008 20:59:42] NEW YORK (AFP) Le prix du pétrole a achevé vendredi à New York une semaine de net repli, descendant à plus de sept dollars du seuil record de 100 dollars franchi la semaine précédente, le ralentissement économique américain jetant le doute sur le niveau de la demande pétrolière.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de “light sweet crude” pour livraison en février a clôturé en baisse de 1,02 dollar à 92,69 dollars, ce qui représente une chute de plus de cinq dollars en une semaine. Il a désormais reperdu plus de 7% par rapport à son record de 100,09 dollars enregistré le 3 janvier.

Sur l’InterContinental Exchange (ICE) de Londres, le baril de Brent de la mer du Nord a clôturé à 91,07 dollars, en baisse de 1,15 dollar et en repli de près de six dollars sur la semaine.

Creusant un mouvement de correction débuté au lendemain de leur record, les cours du pétrole ont souffert des signes d’essoufflement économique des Etats-Unis.

Les anticipations de plusieurs analystes d’une récession économique pour les Etats-Unis en 2008 amènent le marché à appréhender une baisse de la demande en pétrole du pays, qui est de très loin le premier consommateur mondial d’or noir.

“Le niveau de l’approvisionnement en brut reste très tendu, mais le mot menaçant +récession+ semble avoir concentré toute la peur dans l’esprit des opérateurs”, a souligné Mike Fitzpatrick, analyste de MF Global.

“Au cours des derniers jours, les inquiétudes économiques ont surpassé, semble-t-il, les craintes sur l’offre, qui avaient propulsé les prix juste au-dessus du seuil de 100 dollars le baril en tout début d’année”, ont renchéri les analystes de la maison de courtage Sucden.

L’effondrement des stocks de brut américains ont ainsi à peine fait réagir le marché mercredi, alors qu’à l’inverse une note de conjoncture de Goldman Sachs considérant l’entrée en récession des Etats-Unis a fait lâcher plusieurs dollars au baril.

Le président de la Réserve fédérale américaine, Ben Bernanke, a attisé ses craintes jeudi, en signalant de nouvelles baisses des taux d’intérêt à venir au regard de la dégradation de la situation économique.

“Le marché du pétrole ne pourra pas rester solide si les Etats-Unis entrent en récession et par conséquent les prix seront incapables de rester dans les 90 dollars”, a prédit Phil Flynn, analyste d’Alaron Trading.

Dans ce contexte, “toute nouvelle menace de second plan pesant sur l’offre se montre dans l’incapacité de générer un mouvement de hausse” des cours, a pointé M. Fitzpatrick, évoquant notamment “le fait que les importations pétrolières de la Chine ont progressé de 11% en décembre” ou “l’incendie d’un pétrolier au Nigeria”.

En effet, le premier producteur de brut africain a connu cette semaine un regain de violences. Le Mouvement d’émancipation du delta du Niger (MEND), principal groupe armé dans la région pétrolière du sud du Nigeria, a revendiqué l’attaque de quatre navires jeudi puis l’incendie déclenché à bord d’un pétrolier ancré à Port Harcourt.

Le front géopolitique a vu aussi une intensification des violences à la frontière turco-irakienne, avec un nouveau bombardement d’Ankara sur des positions de séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

 11/01/2008 20:59:42 – © 2008 AFP