La Bourse de Paris, en quête de visibilité, attend la saison des résultats d’entreprises

 
 
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Le palais Brongniart, place de la Bourse à Paris (Photo : Jean-Pierre Muller)

[12/01/2008 07:48:37] PARIS (AFP) La Bourse de Paris, toujours pénalisée par les incertitudes sur l’ampleur et le calendrier du ralentissement économique américain, scrutera la semaine prochaine une première salve de publications d’entreprises, avant-goût de la saison des résultats annuels.

Sur la semaine écoulée, marquée une nouvelle fois par l’évolution en dents de scie des indices au cours des séances et la défiance des investisseurs, le CAC 40 a cédé 1,38% pour terminer à 5.371,41 points, sans que les discours des autorités monétaires en fin de semaine ne dissipent ce climat de nervosité.

“Après une accalmie sur les dernières séances de 2007”, les marchés sont repartis en baisse “dans un contexte d’aversion au risque toujours élevé”, qui explique le repli des investisseurs vers les actifs plus sûrs comme les emprunts d’Etat, estiment dans une note les stratégistes de Natixis.

Cette fuite vers la qualité se traduit également par “une opposition très nette entre (valeurs) cycliques et défensives”, selon Natixis, des secteurs comme la pharmacie, l’alimentation, le pétrole ou les concessions progressant au détriment de l’automobile, des produits de base et des technologiques.

“Les marchés sont prudents parce qu’ils ont horreur de l’inconnu. Or tout le monde s’attend à un très fort ralentissement de la croissance américaine, mais personne n’en connaît le calendrier”, explique à l’AFP Arnaud Riverain, responsable de la recherche pour Arkéon Finance.

La série de statistiques très décevantes sur la première économie mondiale publiées au début du mois a continué de peser dans les esprits, amenant par exemple les économistes de BNP Paribas à estimer “que les risques d’une récession aux Etats-Unis (sont) désormais supérieurs à 50%”.

Même les discours des banques centrales n’ont guère apporté de visibilité, la Banque centrale européenne (BCE) maintenant ses taux à 4% tout en se réservant la possibilité d’une hausse ultérieure. La Réserve fédérale américaine (Fed) confirmait quant à elle les attentes d’une détente monétaire.

“La reconnaissance par la Fed des risques de récession fait du ton +hawkish+ (ferme sur l’inflation, ndlr) de M. Trichet un simple artifice de rhétorique”, juge Paul Mortimer-Lee, de BNP Paribas, estimant que le président de la BCE “va se contenter de se payer de mots sans passer à l’action”.

Plus inquiet, M. Riverain redoute de voir la Fed abaisser largement ses taux pendant que la BCE conserverait sa “position rigide”, ce qui affaiblirait le dollar et serait “particulièrement catastrophique pour la France, dont le tissu économique pâtit beaucoup plus que l’Allemagne d’un euro fort”.

“A cet égard, il faudra surveiller mercredi prochain l’indice des prix à la consommation en zone euro”, un chiffre-clé après deux mois d’inflation trop élevée au goût de la BCE, précise-t-il.

Mais le principal catalyseur des marchés viendra probablement des entreprises, qui publieront leurs chiffres d’affaires puis leurs résultats pour 2007, et livreront des indications très attendues sur leurs prévisions 2008.

“Les marchés ont baissé de façon exagérée, jusqu’à des niveaux de valorisation très attractifs, donc il suffirait de résultats conformes aux attentes pour déclencher un rebond technique porté par des achats à bon compte”, pronostique M. Riverain.

Alors que l’essentiel des publications est attendu fin janvier, EADS et Alstom donneront le ton dès cette semaine en annonçant leur chiffre d’affaires annuel mardi, tandis que les banques américaines Citigroup, JPMorgan et Merrill Lynch communiqueront leurs résultats mardi, mercredi et jeudi.

Le CAC 40 en direct

 12/01/2008 07:48:37 – © 2008 AFP