[12/01/2008 07:49:39] NEW YORK (AFP) Après le plus mauvais début d’année de son histoire récente, aucun répit n’est attendu la semaine prochaine pour Wall Street, qui va devoir traverser un tourbillon de résultats de banques et sa collection de dégâts-surprises liée à la crise des “subprimes”. Sous le coup d’une crise aux contours encore inconnus et de la multiplication des signes de freinage de l’économie, la première place financière mondiale se demande encore où est passée la hausse qui marque traditionnellement les premières séances de l’année. 2008 s’inscrivant pour l’instant dans la continuité de 2007, le Dow Jones a déjà lâché 4,96% sur les huit premières séances de l’année et le Nasdaq, à forte composante technologique, 8,01%. L’indice élargi SP 500 a abandonné la totalité des gains enregistrés l’année passée, perdant 4,59% depuis le 1er janvier. Sur la seule semaine qui s’achève, l’indice vedette Dow Jones Industrial Average a finalement perdu 1,51% pour finir vendredi à 12.606,30 points, au terme de mouvements en dents-de-scie. Longtemps épargné grâce à des valeurs technologiques très en vue, comme Google ou Apple, le Nasdaq a également perdu les faveurs des investisseurs et a reculé de 2,58% à 2.439,94 points sur la semaine. Le S&P 500 a lui abandonné 0,75% à 1.401,02 points. Sur le marché obligataire, le rendement du bon du Trésor à 10 ans a baissé à 3,810%, contre 3,854% vendredi dernier, alors qu’en revanche celui à 30 ans a progressé à 4,394% contre 4,359% une semaine plus tôt. Avec des prévisions rabaissées pour American Express et la rumeur de nouvelles pertes pour Merrill Lynch à cause des “subprimes”, la menace des dépréciations d’actifs s’est de nouveau imposée aux investisseurs, leur donnant peu d’illusions pour les résultats des banques attendus la semaine prochaine. Deux des plus grosses victimes des subprimes, Merrill Lynch et Citigroup, doivent dévoiler leurs performances annuelles, ainsi que Wells Fargo et JPMorgan. “Il y aura d’importantes dépréciations de ces banques”, prédit Dick Green, analyste de Briefing.com. De plus “les perspectives de résultats pour 2008 ne sont pas bonnes, mais au moins les dépréciations devraient se calmer”, ajoute-t-il. “Les temps vont continuer d’être durs pour le marché tout au long de la saison des résultats”, prévient Frederic Dickson, analyste de DA Davidson & Co. De plus, les investisseurs risquent de voir perdurer le spectre d’une récession économique. A moins de trois semaines de la prochaine réunion de politique monétaire, le président de la Réserve fédérale (Fed), Ben Bernanke, a laissé envisager jeudi de nouvelles baisses des taux d’intérêt, jugées par les investisseurs la condition sine qua non d’un retour à l’apaisement sur les marchés financiers et d’un atterrissage moins violent de l’économie. “Le président de la Fed a dit que les conditions financières actuelles avaient produit une situation si volatile qu’il est devenu plus difficile que d’habitude de prévoir la trajectoire de l’économie”, souligne Patrick Newport, économiste de Global Insight. “Pour cette raison, les prochaines publications économiques vont devenir de plus en plus importantes”, pointe-t-il. Les chiffres de l’inflation (mardi et mercredi) donneront une idée de la marge de manoeuvre de la banque centrale, tandis que la perte ou non de vigueur du secteur industriel sera regardée à travers les chiffres de production industrielle et d’activité de Philadelphie. Par ailleurs, les ventes de détail de décembre “pourront dire si la consommation peut encore maintenir la croissance sur la bonne voie”, ajoute M. Newport, même si les premiers chiffres déjà communiqués par les magasins pour la période cruciale des fêtes laissent peu de place à l’optimisme. “L’absence de visibilité nous maintient en position défensive”, considère pour sa part Myles Zyblock de RBC Dominion Securities. |
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