[13/01/2008 08:05:25] PARIS (AFP) Assurance maladie, caisse des retraites, impôts: nombre de services publics sont joignables via des numéros surtaxés, une pratique impopulaire dénoncée par les associations et jugée désormais “inacceptable” par le gouvernement qui veut y mettre fin. “Notre engagement politique est d’en finir avec cette absurdité de foisonnement de tarifications différentes et d’appliquer le coût d’un appel local pour les communications à l’administration”, assure le ministère du Budget, qui juge cette pratique “inacceptable”. Concrètement, le coût d’un appel de trois minutes serait divisé par deux, passant de 35 à 16 centimes. La suppression de ces numéros surtaxés apparaît d’autant plus nécessaire que l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes) a déjà mis en garde l’Etat contre une éventuelle avalanche de plaintes en raison de “l’absence de cadre juridique”. De nombreux services publics sont aujourd’hui joignables via des numéros à 10 chiffres qui commencent par 08 et dont les tarifs diffèrent suivant la combinaison de chiffres qui suit. Les numéros débutant par 0800 ou 0805 sont gratuits, ceux en 0810 ou 0811 approchent le tarif local tandis que ceux en 0820 et 0821 sont facturés à près de 12 centimes d’euro la minute. De quoi égarer le quidam. Deux pétitions devraient être remises dans les prochains jours au président de la République Nicolas Sarkozy et à l’Arcep. Lancées en mars 2006, les pétitions ont réuni plus de 110.000 signatures. Elles sont relayées par le site geonumbers.com qui avait rassemblé les équivalents non surtaxés de près de 5.000 numéros avant de fermer en juillet suite “à la pression de certaines entreprises”. “Ce qui est grave, c’est (la) propagation aux services et organismes dits sociaux (Sécurité Sociale, Allocations Familiales, hôpitaux, ASSEDIC)” des numéros surtaxés, “pénalisant des populations déjà vulnérables”, souligne l’une des pétitions. L’association de défense des consommateurs l’UFC-Que Choisir s’est elle aussi insurgée à plusieurs reprises contre cet “impôt supplémentaire”. Un rapport d’audit de septembre 2007 et publié en toute discrétion sur le site par l’Inspection générale des Finances – il en a depuis été retiré – avait alerté le gouvernement sur le manque de lisibilité pour l’usager. Tout en prônant une baisse “substantielle” de ces numéros, il dénonçait une politique de tarification “inutilement diversifiée et très opaque”. Le ministre du Budget Eric Woerth, en charge de la réforme de l’Etat, était alors monté au créneau. Il avait imposé à ses services d’appliquer le tarif local. La mesure sera effective au printemps, assure-t-on au ministère. Gros morceau de l’administration, l’Assurance maladie, qui a lancé le chantier depuis plus d’un an, devrait elle aussi se convertir à l’appel local en 2008. Pour les autres services, un calendrier est en cours d’élaboration en raison de la nécessité de renégocier les contrats avec les opérateurs télécoms, souligne-t-on encore au ministère. Si la suppression des appels en numéros surtaxés à partir d’une ligne fixe ne semble pas présenter de problème, elle paraît autrement plus complexe pour les appels passés via un téléphone portable, pourtant les plus onéreux. Les opérateurs mobiles, qui gagnent beaucoup d’argent avec ce type d’appels, ne s’empressent pas de proposer des solutions alternatives. Une piste de travail consisterait à utiliser des numéros commençant par 09 pour lesquels la tarification est unique, selon le ministère. |
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