Les experts de la Banque mondiale sont formels et sont convaincus que ‘’la
récession mondiale n’aura pas lieu’’, selon le rapport le rapport de
l’institution de Breton Wood, publié le 9 janvier 2008, et ce même si l’on
admet que le repli de la croissance entamé en 2006 va continuer (+3,9% en
2006, +3,6% en 2007, et probablement +3,3% en 2008).
Tous les experts confondus attribuent la cause de ce léger ralentissement de
l’économie mondiale à la crise des crédits hypothécaires à risque
outre-Atlantique (subprimes) et l’éclatement de la bulle immobilière
américaine.
Ceci dit, les auteurs du rapport de la Banque mondiale n’excluent pas un
ralentissement plus conséquent en cas où l’économie américaine connaîtrait
une récession, ou si le dollar poursuivait sa dégringolade face à l’euro ou
au yen, ou ‘’si la volatilité croissante des marchés financiers tournait à
la panique’’.
Mais là où les pronostics des experts de la Banque Mondiale deviennent
intéressants, c’est là ils estiment que c’est le dynamisme des économies des
pays émergents qui va sauver l’économie mondiale de la récession. C’est en
tout cas la conviction d’Uri Dadush, directeur du groupe d’études sur les
perspectives de développement et du département du commerce international de
la Banque mondiale.
Explication : ‘’… la croissance du produit intérieur brut réel des pays peu
ou pas industrialisés s’élèvera, en 2008, à +7,1% et, même atténué, ce
dynamisme compensera les médiocres +2,2% des pays à revenu élevé’’. Et là,
on vise carrément la Chine et l’Inde qui assureraient un rythme à peine
ralenti de +10% en 2007 à +9,7% en 2008.
Mais encore ! D’autres régions vont accompagner ces deux dans cette
dynamique économique : les pays exportateurs de pétrole du Proche-Orient,
puis ceux dépourvus de pétrole mais qui ont un fort potentiel de
diversification de leurs exportations, on cite notamment la Tunisie, la
Jordanie, le Maroc dont la croissance est estimée, pour 2008, à plus de 5%.
L’Afrique subsaharienne n’est pas en reste : sa croissance est annoncée à
+6,4% en 2008, contre +6,1 en 2007, là aussi poussée par la vigueur
économique du Nigeria et de l’Angola, mais surtout par la bonne tenue des
cours des matières premières, et une substantielle amélioration de la
gouvernance…
Cependant, tout n’est pas rose. En effet, les spécialistes des prévisions,
annoncent que les Objectifs du Millénaire, à savoir ‘’la réduction de la
pauvreté de moitié en 2015’’, ne seront pas atteints, même si entre temps le
revenu par tête va progresser au rythme de 3% à 4%.
Pour les experts de la Banque mondiale, l’apport ‘’des nouvelles
technologies ont contribué à réduire de 29% en 1990 à 18% au début des
années 2000 la proportion des personnes vivant, dans le monde, avec moins de
1 dollar par jour’’, tout ajoutant que ‘’les avancées technologiques ont été
de 40% à 60% plus rapides dans les pays en développement que dans les pays
avancés’’. Toutefois, le retard des pays pauvres est toujours énorme, c’est
pourquoi la Banque ‘’plaide pour qu’ils facilitent la diffusion de ces
technologies par une amélioration de leur niveau scolaire et par un plus
grand recours à l’expérience technologique de leurs expatriés’’.
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