Sarkozy revient du Golfe avec une maigre moisson de contrats commerciaux

 
 
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Nicolas Sarkozy reçu par l’Emir d’Abou Dhabi cheikh Khalifa Ben Zayed Al-Nahyane, le 15 janvier 2008 (Photo : Eric )

[15/01/2008 16:23:02] ABOU DHABI (AFP) Le président Nicolas Sarkozy revient de sa tournée dans le Golfe, de dimanche à mardi, avec une maigre moisson de contrats et d’accords commerciaux, mais en tablant toutefois sur de “gros contrats” dans les mois à venir avec l’Arabie Saoudite, le géant économique de la région.

Le président français s’est rendu successivement à Ryad, au Qatar et à Abou Dhabi, capitale de la fédération des Emirats arabes unis.

Seule la visite au Qatar dont l’émir, cheikh Hamad Ben Khalifa Al-Thani, avait été le premier chef d’Etat arabe à être reçu à l’Elysée par M. Sarkozy, était une visite d’Etat. Les deux autres étaient des visites officielles.

Interlocuteurs obligés sur le plan commercial en raison de leurs richesses gazières et pétrolières, et sur le plan diplomatique en raison de l’influence exercée par les Saoudiens dans une région minée par les conflits et foyers de crises (Israël/Palestiniens, Irak, Iran, Liban/Syrie, etc.), ces trois pays revêtent une importance toute particulière pour le chef de l’Etat.

“Dans le Golfe, mon ambition est politique, économique et culturelle. La France veut être l’amie des pays arabes”, a affirmé M. Sarkozy lundi à la chaîne qatariote Al Jazira.

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Le ministre de la Défense français Hervé Morin et le ministre des Affaires étrangères cheikh Abdallah Ben Zayed Al-Nahyane, le 15 janvier 2008 (Photo : Eric Feferberg)

Des contrats avec les pays du Golfe peuvent représenter une manne pour l’économie française, donc des emplois et de la croissance supplémentaire. Sur le plan politique, le président Sarkozy est très engagé dans la recherche de solutions aux crises régionales, comme le démontre l’organisation à Paris de la conférence inter-libanaise en juillet 2007 ou de celle des donateurs pour l’Etat palestinien, en décembre.

Sur le plan économique toutefois, le bilan de la visite est plus que mitigé, M. Sarkozy n’ayant pas réussi à faire mieux que son prédécesseur, Jacques Chirac, lui aussi rentré quasi bredouille de sa visite en Arabie Saoudite, en 2006.

Malgré tout, le président table sur de “gros contrats” avec le royaume “dans les semaines et les mois qui viennent”, dans les domaines civil et militaire. M. Sarkozy a confié à l’AFP en avoir discuté avec le roi Abdallah, le tout représentant, selon lui, un potentiel d’une “quarantaine de milliards d’euros”.

Sa tournée a également permis au chef de l’Etat de conforter sa politique d’accès au nucléaire civil pour les pays arabes, arguant que “le monde musulman n’est pas moins raisonnable que le reste du monde pour recourir au nucléaire civil pour ses besoins en énergie”, pourvu que cela se fasse conformément au droit international.

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Les dirigeants de Total, Suez et Areva, à Abou Dhabi, le 15 janvier 2008 (Photo : Eric Feferberg)

Cette stratégie s’est concrétisée dans les EAU où “un accord de coopération pour le développement des utilisations pacifique de l’énergie nucléaire” à été signé mardi à Abou Dhabi. Deux réacteurs de 3e génération EPR de 1.600 mégawatts chacun seront vendus aux EAU par Areva, Suez et Total, qui viennent de conclure dans ce but un partenariat inédit.

Pas de concrétisation en revanche en Arabie Saoudite et au Qatar. Un simple “mémorandum d’entente” dans le secteur du nucléaire civil a été signé entre le groupe énergétique Electricité de France (EDF) et le Qatar.

En Arabie saoudite, pays qui n’est pas demandeur, M. Sarkozy a proposé qu’une équipe du Commissariat de l’énergie atomique se rende à Ryad dans les prochaines semaines pour travailler sur cette question.

A Abou Dhabi, le président français a marqué des points avec un accord militaire qui permettra l’installation, en 2009, d’une base interarmées permanente, de 400 à 500 personnels, qui sera la seule base française dans la région.

Outre le mémorandum d’entente sur le nucléaire civil, un contrat sur l’électricité a également été signé au Qatar, pour un montant de de 470 millions d’euros.

 15/01/2008 16:23:02 – © 2008 AFP