[15/01/2008 15:34:24] RYAD (AFP) Le président George W. Bush devait intervenir directement mardi auprès du roi Abdallah d’Arabie saoudite en faveur d’une augmentation de la production de l’Opep pour contenir les prix du pétrole, qui font “souffrir” l’économie américaine menacée de récession. Le ministre saoudien du Pétrole, Ali Al-Nouaïmi, a répondu que son pays, premier exportateur mondial de pétrole, augmenterait sa production si le marché l’exigeait, sans prendre aucun engagement. Quant à l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), où la voix de l’Arabie saoudite est prépondérante, elle se déterminera en fonction de “toutes les données disponibles” quand elle se réunira le 1er février, a-t-il dit, avec le souci évident de ménager le grand allié américain. M. Bush a indiqué, lors d’une table ronde avec des entrepreneurs saoudiens à Ryad, qu’il parlerait dans la soirée avec le roi Abdallah “du fait que les prix du pétrole sont très élevés et que c’est dur pour notre économie”.
Il devait dire au souverain de la première puissance pétrolière mondiale qu’il “espère qu’au moment où l’Opep envisage différents niveaux de production, (elle) comprenne que, si l’économie de l’un de leurs plus gros consommateurs souffre, cela signifiera moins d’achats et moins de pétrole et de gaz vendus”. M. Bush a été reçu en début de soirée au “ranch” royal de Janadriyah, à 45 km de Ryad, où les écuries des purs-sangs royaux y ont l’air conditionné. Les deux hommes devaient dîner sous une tente aux poteaux d’ébène et d’ivoire incrustés de pierres précieuses, et aux parois de soie. Le président américain ne devait pas pour autant oublier ce qui s’est imposé à l’ordre du jour, avant ce qu’il appelle la “menace iranienne” et la paix entre Israéliens et Palestiniens: le prix du pétrole. M. Bush a évoqué le sujet lors des précédentes étapes de sa tournée dans le Golfe, au Koweït, à Bahreïn et aux Emirats arabes unis, autres pays producteurs, selon la Maison Blanche.
Le prix de l’énergie ajoute aux inquiétudes quant à la santé économique des Etats-Unis, premiers consommateurs mondiaux de pétrole. Et l’état de l’économie, préoccupation primordiale des Américains, s’annonce comme un des enjeux majeurs de la campagne en cours pour la présidentielle de novembre. M. Bush était déjà intervenu en avril 2005 auprès d’Abdallah quand celui-ci n’était encore que le prince héritier, mais dirigeait déjà son pays de facto, et qu’il avait rendu visite au président américain dans son ranch texan. Depuis, le prix du baril a doublé. Au deuxième jour de son séjour en Arabie saoudite, M. Bush a par ailleurs décidé de dépêcher sa secrétaire d’Etat Condoleezza Rice en Irak pour des entretiens. M. Bush est arrivé lundi, pour sa première visite en Arabie saoudite, avec la promesse d’une importante vente d’armes et l’intention de rallier l’allié saoudien à ses efforts pour contenir l’Iran et forger un accord de paix entre Israéliens et Palestiniens avant la fin de l’année. Peu d’informations ont filtré du dîner et des entretiens que le président et le roi ont eus lundi soir.
Rien ne permettait de dire si M. Bush avait réussi à convaincre Abdallah d’oeuvrer à la paix entre Israéliens et Palestiniens en utilisant ses considérables ressources diplomatiques et financières, ou d’aider à isoler la République islamique. Lors d’un entretien avec la presse, M. Bush a souligné qu’Abdallah avait voulu savoir pourquoi son invité était si confiant de forger un accord de paix entre Israéliens et Palestiniens. Les Saoudiens “veulent voir des progrès parce que c’est un sujet de frustration”, a dit M. Bush en se voulant rassurant sur l’engagement à résoudre un conflit vieux de 60 ans. Le roi a aussi voulu entendre ce que le président avait à dire sur l’Iran et sur un récent rapport paraissant minimiser la menace nucléaire iranienne, a dit M. Bush. Face aux inquiétudes arabes d’une nouvelle guerre dans la région, M. Bush a dit à des journalistes sa volonté de résoudre la crise avec l’Iran par des moyens diplomatiques. Mais il a lancé une nouvelle mise en garde à l’Iran contre de “graves conséquences” s’il détruisait un bâtiment américain dans le Golfe, une dizaine de jours après un incident militaire entre les marines iranienne et américaine dans le détroit d’Ormuz. |
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