[15/01/2008 17:34:00] PARIS (AFP) L’ancien président de l’UIMM, Denis Gautier-Sauvagnac, a été mis en examen jeudi pour “abus de confiance”, “recel d’abus de confiance” et “travail dissimulé” dans l’affaire des retraits suspects des caisses de l’organisation patronale. Sa mise en examen par le juge Roger Le Loire n’est assortie d’aucune mesure de contrôle judiciaire, selon des sources proches du dossier. Le parquet de Paris n’avait pas requis de contrôle judiciaire. L’abus de confiance vise l’ensemble des retraits en liquide suspects (19 millions d’euros) opérés entre 2000 et 2007 sur quatre comptes que possède l’Union des industries et métiers de la métallurgie dans deux établissements bancaires. Le chef de “recel d’abus de confiance” concerne lui la perception par M. Gautier-Sauvagnac d’une prime annuelle de 15.000 euros sur ces fonds en liquide. Le “travail dissimulé” vise pour sa part le versement au noir de primes de cabinet comme compléments de salaire à des collaborateurs de l’UIMM. Au cours de son audition d’une heure trente, “DGS” -qui doit abandonner dans l’année le poste-clef de délégué général de l’organisation patronale pour partir en retraite- n’a pas indiqué quels étaient les destinataires des fonds, selon cette source proche du dossier. Arrivé peu avant 15H00 au pôle financier du tribunal de grande instance de Paris dans une berline aux vitres teintées, il est reparti de la même manière sans faire de déclaration, tout comme son avocat, Me Jean-Yves Le Borgne. Sur les 19 millions d’euros retirés en liquide entre 2000 et 2007 sur ordre de DGS, un million d’euros selon l’entourage de M. Gautier-Sauvagnac, trois millions selon le parquet, ont été utilisés comme compléments de salaires pour les collaborateurs de l’UIMM. Quelque 2,3 millions d’euros ont été retrouvés dans des coffres de l’UIMM lors de perquisitions menées au cours de l’enquête préliminaire ouverte fin septembre. Malgré d’importants moyens déployés au cours de cette enquête puis la désignation d’un juge début décembre, la destination du reste des fonds reste inconnue. Tout cet argent provient d’une caisse de secours mutuel créée en 1972, l’Epim, destinée à soutenir les entreprises adhérentes ayant subi des préjudices lors de conflits sociaux, mais de l’utilisation des fonds retirés en liquide, DGS ne dit rien. “J’ai procédé, comme mon prédécesseur, à des remises de fonds aux représentants des organismes participant à la vie sociale de notre pays”, avait expliqué DGS lors de sa garde à vue visant ainsi sans les nommer les organisations syndicales. Il justifie son silence par la nécessité d’éviter “un grand déballage mettant en cause tel ou tel organisme”. Cela “ne serait pas bon, du point de vue de l’intérêt général”, selon lui. L’audition de Denis Gautier-Sauvagnac par le juge Le Loire précède celle, jeudi, de la chef comptable de l’UIMM, Dominique Renaud, qui était chargée des retraits en liquide. Mise en cause pour “complicité d’abus de confiance, recel et destruction de preuves”, elle pourrait elle aussi être mise en examen. |
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