[15/01/2008 20:46:48] RYAD (AFP)
Le président George W. Bush a dit mardi espérer un geste de l’Arabie saoudite et des autres pays producteurs pour contenir les prix du pétrole, qui font “souffrir” l’économie américaine menacée de récession, mais ne semble avoir reçu qu’une réponse polie. Les Saoudiens n’ont donné publiquement aucun signe qu’ils allaient satisfaire les attentes de M. Bush, pas plus sur le sujet d’une augmentation de la production de pétrole que sur les autres grandes préoccupations avec lesquelles le président américain est arrivé dans la région la semaine dernière: l’Iran et la paix entre Israéliens et Palestiniens. M. Bush a indiqué, lors d’une table ronde avec des entrepreneurs saoudiens à Ryad, qu’il parlerait dans la soirée avec le roi Abdallah “du fait que les prix du pétrole sont très élevés et que c’est dur pour notre économie”. Il comptait dire au souverain de la première puissance pétrolière mondiale son espoir de voir l’Organisation des pays exportateurs (Opep) comprendre que, “si l’économie de l’un de leurs plus gros consommateurs souffre”, ses membres aussi en pâtiront parce qu’ils vendront moins d’hydrocarbures.
M. Bush a été reçu en début de soirée au “ranch” royal de Janadriyah, à 45 km de Ryad, où les écuries des purs-sangs royaux ont l’air conditionné. Les deux hommes ont dîné sous une tente aux poteaux d’ébène et d’ivoire incrustés de pierres précieuses, et aux parois de soie. Un porte-parole, Scott Stanzel, a dit que la Maison Blanche ne serait pas en mesure de dire mardi soir si M. Bush avait bien parlé du prix du pétrole à cette occasion. De toute façon, selon le ministre saoudien du Pétrole, Ali Al-Nouaïmi, son pays, premier exportateur mondial de pétrole, augmentera sa production si le marché l’exige. Quant à l’Opep, où la voix de l’Arabie saoudite est prépondérante, elle se déterminera en fonction de “toutes les données disponibles” quand elle se réunira le 1er février, a-t-il dit.
Le prix de l’énergie ajoute aux inquiétudes quant à la santé économique des Etats-Unis, premiers consommateurs mondiaux de pétrole. Et l’état de l’économie et la menace de récession, préoccupation primordiale des Américains, s’annonce comme un des enjeux majeurs de la campagne en cours pour la présidentielle de novembre. M. Bush repart mercredi pour les Etats-Unis après une dernière étape en Egypte. A l’approche du retour, le prix du pétrole et ses effets sur les consommateurs américains a rattrapé les grandes questions internationales. M. Bush est arrivé lundi, pour sa première visite en Arabie saoudite, avec la promesse d’une importante vente d’armes et l’intention de rallier l’allié saoudien à ses efforts pour contenir l’Iran et forger un accord de paix entre Israéliens et Palestiniens avant la fin de l’année. Plus encore peut-être que la montée en puissance iranienne, les Etats arabes du Golfe s’inquiètent cependant d’une nouvelle guerre américaine, après celle en Irak.
Ainsi le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Saoud Al-Fayçal, n’a pas paru convaincu par les appels de M. Bush à faire face à ce qu’il appelle la “menace” iranienne. L’Arabie saoudite n’a “rien contre l’Iran” qui est “un pays important dans la région”, a dit le chef de la diplomatie saoudienne lors d’une conférence de presse avec son homologue Condoleezza Rice, tout juste revenue d’un voyage éclair chez le voisin irakien où l’avait dépêchée M. Bush. Face aux inquiétudes arabes d’une nouvelle guerre dans la région, M. Bush a dit à des journalistes sa volonté de résoudre la crise avec l’Iran par des moyens diplomatiques. Mais il a lancé une nouvelle mise en garde à l’Iran contre de “graves conséquences” s’il détruisait un bâtiment américain dans le Golfe, une dizaine de jours après un incident militaire entre les marines iranienne et américaine dans le détroit d’Ormuz.
Le ministre saoudien a paru tout aussi réservé sur les exhortations de M. Bush aux pays arabes pour qu’ils tendent la main à Israël (que presque tous refusent de reconnaître) et facilitent un accord de paix entre Israéliens et Palestiniens. “Je ne sais pas ce que nous pouvons faire de plus vis-à-vis des Israéliens”, a dit le prince Saoud Al-Fayçal. |
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