[15/01/2008 22:32:01] PARIS (AFP) La Bourse de Paris a chuté mardi, le CAC 40 reculant de 2,83% pour retomber à son plus bas niveau depuis le mois d’août, les valeurs dites cycliques étant attaquées avec le renforcement des inquiétudes pesant sur la croissance et la santé du secteur financier. La Bourse de New York a fortement baissé mardi, prise de panique après les pertes colossales de la banque Citigroup et l’essoufflement de la consommation, qui ont dessiné une entrée en récession de l’économie américaine: le Dow Jones a perdu 2,19% et le Nasdaq 2,45%. Comme Paris, les Bourses européennes ont subi un fort mouvement de recul mardi, Londres chutant à la clôture de 3,06% et Francfort de 2,14% sur une accumulation de mauvaises nouvelles économiques et financières. Stockholm a perdu 3,43%, Madrid 3,37%, Helsinki 2,98%, Amsterdam 2,93%, Bruxelles 2,82%, la Bourse suisse 2,68%, Milan 2,31% et Lisbonne 1,94%. L’indice CAC 40 a cédé 140,60 points à 5.250,82 points, rejoignant un niveau qu’il n’avait plus connu depuis la séance du 17 août, où il était descendu jusqu’à 5.217 points, et un niveau qui n’avait plus été vu à la clôture depuis le 2 octobre 2006 (5.219,79 points). Toutes les valeurs de l’indice ont terminé en baisse, et le volume de transactions a été élevé, de 8,1 milliards d’euros. “On retrouve un peu les mêmes réactions qu’en août, sauf que là tout le monde est présent pour réagir”, a expliqué à l’AFP un vendeur d’actions parisien. “C’est un marché qui, comme souvent, a des tendances à la surréaction. La moindre raison est mise à profit pour vendre. Les cycliques sont attaquées, de même que les banques qui sont encore une fois dans la tourmente”, a-t-il ajouté. Le marché avait commencé la journée dans l’attente des résultats annuels de la première banque mondiale, l’américaine Citigroup, que les investisseurs “savaient mauvais”, et qui ont été “encore pires”, selon le vendeur d’actions. Ses pertes au quatrième trimestre ont atteint 9,83 milliards, deux fois plus que ce craignaient les analystes, avec des dépréciations d’actifs de 18,1 milliards. Le CAC 40 a alors entamé une glissade inexorable, que les statistiques économiques publiées aux Etats-Unis n’ont fait que confirmer. Les stocks des entreprises ont progressé de 0,4% en novembre par rapport à octobre, et les ventes des chaînes de magasins aux Etats-Unis ont reculé de 0,9% lors de la semaine du 6 au 12 janvier. “Quand la confiance est entamée à ce point, quand on est dans une telle débâcle, l’analyse de valeurs n’a plus aucun intérêt”, a souligné un autre vendeur d’actions. “On savait de toute façon que janvier serait le mois de tous les dangers: à la fin du mois, les trois quarts des entreprises américaines auront publié leurs résultats annuels, la Fed sera obligée de baisser ses taux, et la première estimation du PIB américain en 2007 sera rendue publique”, a-t-il ajouté. Société Générale (-2,91% à 95,24 euros), BNP Paribas (-1,99% à 72,25 euros), Crédit Agricole (-2,67% à 21,80 euros) et Dexia (-4,01% à 17,45 euros), les quatre banques présentes dans le CAC 40, ont été affectés par les inquiétudes sur les bilans de leurs homologues étrangères, dont Citigroup, l’américaine Merrill Lynch qui a été recapitalisée à hauteur de 6,6 milliards de dollars, et l’allemande Hypo Real Estate qui a vu son bénéfice imposable fondre en 2007. Total (-2,77% à 56,44 euros) a pesé sur le CAC 40, Credit Suisse lui préfèrant désormais le titre du norvégien StatoilHydro. Sanofi-Aventis (-2,91% à 63,30 euros) a été pénalisé par un avis négatif de Morgan Stanley sur le secteur pharmaceutique, moins attractif selon la banque américaine. EDF (-0,11% à 78,83 euros) a terminé avec la moins forte baisse du CAC 40 après avoir signé avec le Qatar un “mémorandum d’entente” pour “engager des discussions sur des coopérations dans les domaines de la production électrique nucléaire et la production d’énergies renouvelables (solaire et éolienne)”. Suez (-1,46% à 45,21 euros) a également limité les dégâts, en étant le “mieux disant” pour remporter un projet de production d’électricité et de dessalement d’eau de mer au Qatar de 3,5 milliards de dollars (2,38 milliards d’euros), selon des sources proches du dossier. Vallourec (-8,13% à 141,11 euros) a en revanche fini lanterne rouge du CAC 40, après l’annonce par Bolloré (-3,51% à 132 euros) de la vente de 2,05% du capital du fabricant de tubes en acier sans soudure. Safran (-2,35% à 11,61 euros) a été emporté par la chute du marché, après avoir gagné jusqu’à 7,85% peu après l’ouverture grâce à un chiffre d’affaires annuel meilleur que prévu. Ubisoft Entertainment (+4,19% à 55,70 euros) a été l’un des rares refuges, grâce à un excellent mois décembre pour ses jeux vidéo. |
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