Un Sahara hospitalier, c’est pour bientôt

Un Sahara hospitalier, c’est pour bientôt


Par Abou SARRA

L’évènement de ce mois de
janvier a été, de toute évidence, l’annonce d’une stratégie intégrée pour le
développement du Sahara, plus du cinquième du territoire national,
paraît-il.

 

Objectif recherché :
impulser une dynamique de développement dans les zones sahariennes et
multiplier les sources de revenus, tout en veillant à préserver les
spécificités environnementales et culturelles de ces zones.

 

Cette stratégie, pour peu
qu’elle soit réalisée, hisse les Tunisiens au rang des grands peuples, comme
les Japonais et les Hollandais qui ont su amadouer les caprices de dame
nature (tsunamis, séismes, et autres…).

 

A son tour donc, la
petite Tunisie, aux ressources modestes, a pris la décision historique
d’entreprendre le plus grand chantier jamais engagé depuis l’accès à
l’indépendance : la valorisation de son Sahara, une écorégion désertique
inhospitalière, jusque-là.

 

La stratégie arrêtée, à
cette fin, se propose d’optimiser l’exploitation des potentialités et des
ressources disponibles au Sahara.

 

Il s’agit, en
particulier, de tirer le meilleur profit des eaux souterraines profondes,
des énergies de substitution (solaire, géothermie  et éolien), du tourisme,
de l’agriculture (cultures irriguées…) et de l’aménagement intensif des
parcours pastoraux et des oasis.

 

Cette stratégie repose
sur des études réalisées dans le cadre d’un plan de développement du Sahara.
Ce plan prévoit le développement de l’infrastructure, la construction de
routes et de pistes et la délimitation des périmètres à exploiter.

L’accent sera mis,
également, sur l’institution d’incitations fiscales et financières afin
d’encourager les privés à investir au Sahara, notamment dans les domaines
agricole, industriel et touristique.

 

Mention spéciale pour le
tourisme. Cette activité transversale peut constituer un véritable outil au
service du développement et de la lutte contre la pauvreté, en particulier
au Sahara qui est un écosystème désertique à la fois très fragile et
présentant une grande richesse patrimoniale et humaine, avec des cultures et
des savoir-faire ancestraux.

 

Idem pour l’agriculture,
l’expertise acquise à la faveur du projet d’extension des oasis à Régim
Maâtoug constitue un bon exemple pour verdoyer les dunes et vastes étendues
désertiques.

 

Côté financement, la
Tunisie peut compter sur le programme intersectoriel de l’Unesco
Le Sahara des cultures et
des peuples”. Dans la perspective de lutte contre la pauvreté (Objectifs du
Millénaire), l’Organisation onusienne a mis au point ce programme pour
assister les États du Sahara (Algérie, Égypte, Libye, Mali, Maroc,
Mauritanie, Niger, Soudan, Tchad et Tunisie) à élaborer et à mettre en
œuvre, notamment à partir des expériences acquises par des projets de
terrain, des stratégies de développement durable et de lutte contre la
pauvreté fondées sur la sauvegarde et la valorisation du patrimoine culturel
matériel et immatériel et du patrimoine naturel.

 

La Tunisie peut compter,
également pour valoriser son Sahara, sur les gros investisseurs étrangers à
la recherche de placements rémunérateurs dans des endroits exotiques tels
que la Sahara.