Boeing pourrait annoncer des retards supplémentaires pour son 787 Dreamliner

 
 
CPS.HYC88.160108000848.photo00.quicklook.default-245x166.jpg
Un Boeing 787 est dévoilé à Everett, dans l’état de Washington, le 11 décembre 2007 (Photo : Tangi Quemener)

[15/01/2008 23:11:14] NEW YORK (AFP) Le groupe Boeing est sur le point d’annoncer de nouveaux retards pour le démarrage de son long-courrier 787 Dreamliner, selon le Wall Street journal de mardi, ce qui l’empêcherait de livrer autant d’appareils que prévu au cours de sa première année commerciale.

Le groupe, déjà en retard de 6 mois sur son programme initial, continue de se heurter à une série de difficultés et pourrait reporter à juin le premier vol du 787, indique le Journal en citant des sources proches du dossier.

Des retards et ruptures de stocks dans la production de pièces détachées chez ses sous-traitants pourraient l’obliger à décaler tout son calendrier de production, avec une annonce dès mercredi, selon le WSJ.

Boeing ne pourrait alors pas livrer les 109 premiers appareils qu’il avait prévu d’ici la fin 2009, et risquerait de devoir verser des millions de dollars de pénalités à ses clients.

Déjà des difficultés de production avaient obligé l’avionneur américain à annoncer début octobre un report des premières livraisons du 787 à fin novembre ou décembre 2008, au lieu de mai 2008 prévu à l’origine. Et le premier vol d’essai avait été reporté à mai 2008 au lieu de fin 2007.

CPS.HYC88.160108000848.photo01.quicklook.default-245x124.jpg
Un Boeing 787 est dévoilé à Everett, dans l’état de Washington, le 8 juillet 2007 (Photo : Tangi Quemener)

L’article du Wall Street Journal faisait chuter l’action à la Bourse de New York de 4,67 à 77,86 dollars peu avant la clôture.

Le groupe n’avait pas pu être joint pour commenter cette information mardi après-midi.

Boeing doit résoudre au plus vite ses problèmes de production s’il veut garder la confortable avance dont il dispose sur son rival Airbus, qui ne commencera à livrer son modèle concurrent, l’A350, qu’en 2013.

Pour réduire ses coûts, Boeing a organisé un système de production complexe et inédit, fondé sur la sous-traitance de nombreuses parties de l’appareil à un vaste réseau de fournisseurs extérieurs.

Mais beaucoup d’entre eux ont produit leurs pièces très lentement, et Boeing a les plus grandes difficultés à leur faire accélérer le travail, ajoute le Journal.

L’avion qui doit effectuer le premier vol d’essai n’a pas encore été câblé ni équipé des systèmes de pilotage, et ce vol pourrait ne pas avoir lieu avant juin, neuf fois plus tard que prévu initialement, selon le WSJ.

De quoi retarder l’homologation de l’appareil par l’autorité fédérale de l’aviation, (la FAA) à début 2009, ainsi que la livraison des premiers modèles à la compagnie japonaise All Nippon, qui en a commandé 50.

Le principal client du Dreamliner, la compagnie de leasing LLFC (International Lease Finance Corp.), qui en a commandé 74, a minimisé le problème, indiquant avoir craint des retards bien plus importants.

Je serai surpris si les retards sont inférieurs à trois mois, a déclaré son PDG John Plueger, cité par le WSJ.

Selon lui, mieux vaut un petit retard qu’un avion qui ne serait pas parfaitement au point. “Cet appareil sera la base de tous les nouveaux appareils construits par Boeing à l’avenir, il faut qu’il soit impeccable”, a-t-il ajouté.

Malgré ces soucis, le 787 est le plus grand succès commercial de Boeing à ce jour: le groupe a enregistré 817 commandes venant de 53 clients. Construits en matériaux plus légers et économes en carburant, il devrait coûter 20% de moins en frais opérationnels qu’un appareil plus ancien, et ses coûts de maintenance être inférieurs de 30%.

Les retards successifs ont cependant fait baisser l’action Boeing ces derniers mois, par rapport au cours de 107 dollars d’avant les premières annonces de retards

Récemment Airbus a livré son avion géant A380 avec 18 mois de retard.

 15/01/2008 23:11:14 – © 2008 AFP