[16/01/2008 11:54:42] BRUXELLES (AFP) Malgré les inquiétudes sur le pouvoir d’achat et la flambée des prix de l’essence, les Européens ont continué d’acheter des voitures neuves en 2007 avec presque 16 millions d’immatriculations, soit 1,1% de plus qu’en 2006, selon l’association européenne des constructeurs. Le marché automobile européen résiste pour l’instant mieux que le marché américain, qui a accusé en 2007 son premier recul après plusieurs années fastes, plombé par la baisse de la demande des ménages sur fond de pétrole cher et de crise immobilière. La situation est néanmoins inégale dans les 28 pays passés en revue par l’Association des constructeurs européens d’automobiles (les 27 Etats membres de l’Union Européenne moins Chypre et Malte mais plus l’Islande, la Norvège et la Suisse). La croissance des immatriculations est très dynamique dans les nouveaux Etats membres de l’UE (+14,5%), “où la densité de voitures est encore beaucoup plus basse et où beaucoup de ménages ont pu se permettre seulement récemment d’acheter une voiture neuve”, relève l’ACEA. Le marché automobile d’Europe occidentale semble en revanche presque au point mort, avec une maigre croissance de 0,2%. L’ACEA y voit le reflet du pétrole cher et d’une perte de confiance des consommateurs, ainsi que des effets fiscaux. La stagnation en Europe occidentale est néanmoins surtout due à une contre-performance de l’Allemagne, où les ventes de véhicules neufs sont tombées l’an dernier à leur plus bas niveau depuis la Réunification en 1990. Quelques 320.000 immatriculations de moins qu’en 2006 ont été enregistrées, soit un plongeon de 9,2% qui est quand même à relativiser: les Allemands s’étaient précipités fin 2006 chez leur concessionnaire pour changer leur véhicule avant l’entrée en vigueur début 2007 d’une hausse de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA). Dans les autres grandes économies d’Europe occidentale, la tendance est en revanche à la hausse. Les ventes de voitures neuves ont augmenté de 3,2% en France, 7,1% en Italie et 2,5% en Grande-Bretagne. Le marché automobile reste très dépendant de mesures politiques. En France, les ventes de véhicules neufs ont ainsi été dopées en fin d’année par l’imminence de l’entrée en vigueur, début 2008, de l’éco-pastille, un système de bonus-malus fiscal sur les immatriculations qui favorise les voitures émettant moins de dioxyde de carbone (CO2), l’un des principaux gaz à effet de serre, relève l’ACEA. Les concessionnaires espagnols s’attendent aussi à une augmentation des ventes cette année dans ce pays, qui vient d’instaurer un système de taxation en fonction du degré de pollution du véhicule. Ils estiment que cela a entraîné le report de 2006 à 2007 d’entre 10.000 et 12.000 immatriculations. Le durcissement des règles antipollution, y compris au sein de l’UE où la Commission veut réduire les émissions de CO2 de voitures neuves, combiné à la hausse des prix des carburants, risque de profiter surtout aux véhicules plus petits et plus économes. Une telle tendance s’est déjà manifestée au Royaume-Uni, où les consommateurs ont privilégié les petites voitures diesel, selon l’ACEA. Pour l’instant, cela n’a pas bouleversé la hiérarchie des constructeurs automobiles en Europe, inchangée comparé à 2006. L’allemand Volkswagen reste nettement en tête, malgré des ventes en baisse de 1,1% et une part de marché réduite de 0,5 point à 19,7%. En deuxième position, le français PSA Peugeot Citroën doit se contenter d’une part de marché de 12,8%, stable comparé aux 12,9% de 2006. |
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