[16/01/2008 11:47:40] PARIS (AFP) Les Bourses asiatiques et européennes succombaient mercredi aux craintes de récession aux Etats-Unis, au lendemain d’un fort mouvement de baisse et après l’annonce de lourdes pertes dans le secteur bancaire américain et d’une baisse de la consommation en décembre. Vers 11H00 GMT, Londres perdait 0,95%, Francfort 1,14% et Paris 0,91%, poursuivant la descente amorcée la veille en fin de séance et retrouvant au mieux leur niveau d’août dernier, au plus fort des craintes sur la crise des crédits hypothécaires à risque (“subprime mortgages”). La morosité frappait également Madrid, Bruxelles et Amsterdam, qui perdaient respectivement 1,36%, 1,90% et 1,87%, tandis que Prague ouvrait en net repli de 3,66% et que Vienne repassait sous les 4.000 points pour la première fois depuis octobre 2006 (-3,48%). Auparavant, l’indice Nikkei de la Bourse de Tokyo avait terminé sur une très forte chute de 3,35%, au plus bas depuis octobre 2005, tandis que Hong Kong avait dévissé de 5,4% et Shanghai – habituellement plus déconnectée de l’économie américaine – avait cédé près de 3%. Bombay avait lâché 3%, Séoul 2,4%, Sydney 2,5%, Kuala Lumpur 3,5% et Singapour 3,05%, alors que Taipeh s’était contracté de près de 3% et Jakarta de plus de 5%. Les rumeurs d’une éventuelle réunion d’urgence de la Réserve fédérale américaine (Fed) ont pesé sur le dollar qui s’est replié face à l’euro et a atteint son plus bas niveau face au yen depuis 2 ans et demi, accélérant le mouvement de recul à Tokyo, inquiet pour les exportations japonaises. “Les marchés en Asie se replient en prévision d’un ralentissement de l’économie américaine, voire d’une récession”, a commenté Daisuke Uno, responsable de la stratégie à la banque Sumitomo Mitsui. Le géant financier américain Citigroup a annoncé mardi que ses pertes au 4e trimestre étaient près de deux fois plus importantes que ce qui était attendu, en raison de la crise du marché du crédit. Le gouvernement américain a en outre annoncé le plus mauvais chiffre pour les ventes de détail depuis six mois, alimentant encore les craintes de voir la plus grande économie du monde glisser vers la récession. Selon Yoshikiyo Shimamine, économiste en chef au Dai-ichi Life Research Institute, certains donneurs d’ordres à Tokyo pensent que la Fed pourrait intervenir avant sa prochaine réunion prévue le 29 janvier. “Des mesures drastiques, telles qu’une baisse des taux d’intérêt et des incitations fiscales du gouvernement américain, sont nécessaires pour renverser la tendance”, a-t-il estimé. Toutefois, selon Yves Marçais, stratégiste de Global Equities à Paris, la “divergence de points de vue de la Fed et de la Banque centrale européenne, l’une se préparant à baisser ses taux et l’autre disant qu’elle va peut-être les remonter”, contribue également à la défiance des investisseurs. “Si on regarde l’histoire, il faut se souvenir qu’en 1987 c’est ce type de désaccord, entre Bundesbank et Fed à l’époque, qui avait mené au krach boursier. Il faut espérer que les banquiers centraux seront assez intelligents pour s’en souvenir”, a expliqué M. Marçais à l’AFP. Les Etats-Unis doivent publier ce mercredi une nouvelle série de chiffres susceptibles d’orienter les marchés, en particulier l’indice des prix à la consommation à 13H30 GMT et les chiffres de la production industrielle à 14H15 GMT. Après Citigroup, deux nouvelles banques annonceront par ailleurs leurs résultats annuels, JPMorgan Chase à 12H00 GMT et Wells Fargo à 13H00 GMT. |
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