[16/01/2008 11:53:47] PARIS (AFP) L’Agence internationale de l’Energie (AIE) a maintenu mercredi sa prévision de demande mondiale à 87,8 millions de barils par jour (mbj) pour 2008, ce qui représente une hausse de 2,3% par rapport à 2007, malgré la crise financière aux Etats-Unis. La demande mondiale 2008 devrait rester tirée par l’Asie et le Moyen-Orient, selon le rapport mensuel de l’AIE, qui représente les intérêts énergétiques des pays de l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE), dont les principaux consommateurs. La demande 2007 a été revue en hausse de 150.000 barils par jour à 85,8 mbj en raison de la consommation plus forte que prévue en Asie et au Moyen-Orient et d’un temps froid en fin d’année dans l’OCDE. Mais pour 2008, les “risques de baisse de la demande liés à une baisse de la croissance américaine et mondiale ont augmenté, même s’ils ne se sont pas encore matérialisés dans” les prévisions des grandes institutions économiques. Les Etats-Unis, qui font face aux retombées d’une grave crise immobilière, restent le premier consommateur mondial (25% de la demande planétaire), et une baisse de leur consommation “ne serait que partiellement compensée par la demande chinoise et moyen-orientale”, souligne le rapport. Vu la possibilité qu’un paquet fiscal soit voté pour relancer l’économie américaine, “anticiper un fort ralentissement aux Etats-Unis en 2008 ou même une récession est peut-être prématuré”, précise-t-il. En outre, “les Etats-Unis sont une économie mature dont la demande est relativement inélastique”, remarque Lawrence Eagles, analyste de l’AIE, interrogé par l’AFP. La demande hors OCDE a été revue en hausse de 100.000 barils par jour (bj) à cause de l’Asie, soit une hausse attendue de 4% cette année à 38,1 mbj. “Le système de raffinage chinois a du mal à faire face à la demande. Nous avons des informations selon lesquelles il y aurait des régions confrontées à des pénuries de produits pétroliers. Si l’approvisionnement augmente en Chine, la demande augmentera”, remarque M. Eagles. L’offre mondiale de pétrole a de son côté été revue en hausse de 870.000 barils par jour à 87 mbj en décembre par rapport à novembre. L’offre de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a augmenté de 825.000 bj à 32 mbj suite à l’intégration de l’Equateur (500.000 bj), du retour à la normale de la production des Emirats arabes unis, après une période de maintenance, et par une hausse des exportations iraniennes. Sans l’Irak, non soumis au système des quotas, la production de l’Opep en décembre a atteint 29,7 mbj, en ligne avec les objectifs du cartel (27,67 mbj). Celle du Nigeria a été stable, sous 2,2 mbj, malgré les troubles politiques dans le pays. La capacité excédentaire de l’Opep est tombée en décembre de 2,5 à 2,2 mbj, dont 1,8 mbj revenant à l’Arabie saoudite. La production de cette dernière, chef de file de l’Opep, est restée stable à 9,06 mbj, légèrement au-dessus de son objectif de 8,94 mbj. L’offre hors Opep est restée stable à 50,1 mbj. L’AIE s’inquiète d’une forte baisse de 38,1 millions de barils des stocks de l’OCDE en novembre (-123,8 mb sur un an). Voici un an, les stocks étaient confortables, dans le haut de leur moyenne sur cinq ans, mais sont tombés cet été dans le bas de cette fourchette. L'”appel à l’Opep”, soit la quantité de brut supplémentaire que l’AIE souhaite voir l’Opep mettre sur le marché, est revu en hausse de 0,6 mbj à 31,8 mbj reflétant l’entrée de l’Equateur dans le cartel en novembre, soit 300.000 à 600.000 barils de plus qu’en 2007. “Nous avions averti l’an dernier que sans augmentation de la production de l’Opep, nous aurions une chute des stocks au deuxième semestre 2007, ce qui s’est vérifié. Si l’Opep n’augmente pas son offre maintenant, nous aurons” une déclin accéléré des stocks à l’approche de l’été, a conclu M. Eagles. |
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