[16/01/2008 14:44:36] PARIS (AFP) Le député UMP Louis Giscard d’Estaing a lancé mercredi sa campagne en faveur de l’émission du billet d’un euro, en vue de permettre aux Européens d’avoir “une juste perception” de la valeur de leur monnaie sur le marché international, notamment vis-à-vis du dollar. La Banque centrale européenne (BCE) a néanmoins maintenu mercredi sa position de ne pas imprimer de billet de 1 euro, après le lancement d’une campagne en France en faveur d’une coupure de cette somme. Interrogée, une porte-parole a renvoyé à la prise de position de la BCE telle qu’elle figure sur son site internet. “Après un examen attentif, le conseil des gouverneurs de la BCE a décidé de ne pas réviser sa décision antérieure sur la dénomination des billets et donc de ne pas émettre des billets de 1 ou 2 euros”, est-il précisé. “L’intérêt du billet d’un euro, c’est d’abord d’avoir l’équivalent du billet d’un dollar, c’est-à-dire un moyen de transaction pour les petits montants utilisable dans le monde entier, parce que les pièces ne sont jamais changées”, a souligné M. Giscard d’Estaing lors d’un point de presse au Palais Bourbon. Pour le député-maire de Chamalières (Puy-du-Dôme), ville où sont imprimés les billets de banque français, la circulation d’un billet d’un euro aura “des conséquences pratiques et symboliques” pour le citoyen européen. “Elle permettrait une juste perception de la valeur de la monnaie, alors que la parité de l’euro en fait précisément une devise forte. Matérialiser la valeur d’un euro par un billet renforcera aussi la place internationale de l’euro, à l’image de la coupure d’un dollar”, a fait valoir le vice-président de la commission des Finances de l’Assemblée. Le Traité de l’Union européenne (UE) stipule que c’est la Banque centrale européenne (BCE), présidée par le Français Jean-Claude Trichet, qui “est seule habilitée à autoriser l’émission de billets de banque”. Sept coupures sont en circulation (5, 10, 20, 50, 100, 200 et 500 euros). M. Giscard d’Estaing a souhaité saisir l’occasion de la création d’une deuxième gamme de billets euro, prévue vers la fin de cette décennie, mais aussi de la présidence française de l’UE au second semestre pour faire aboutir sa proposition. Il a affirmé vouloir travailler avec les élus nationaux d’Italie, de Grèce et d’Autriche, pays qui se sont déjà exprimés en faveur du billet d’un euro, ainsi qu’avec les quelque 200 eurodéputés signataires d’une déclaration en ce sens, adoptée en 2005 par le Parlement de Strasbourg. Un formulaire est envoyé dès mercredi par M. Giscard d’Estaing à l’ensemble des députés et sénateurs français pour recueillir des signatures, avant une rencontre avec M. Trichet “à l’horizon de mai ou juin”, a-t-il précisé. Louis Chaumon, délégué CGT et représentant du syndicat européen des industries graphiques Unigraphics dans les instances sociales de la Banque centrale européenne, a soutenu cette initiative. “Nous sommes tout à fait favorables” à cette proposition “très utile pour les pays entrants”, comme Chypre ou Malte par exemple, a-t-il dit à l’AFP, en rappelant que l’Italie et la Grèce avaient fait une telle demande en vain au moment du lancement de l’euro, alors que la création d’un billet de 500 euros a été acceptée à la demande de l’Allemagne notamment. Il souligne les retombées bénéfiques pour l’emploi: aux Etats-Unis, 45% des billets fabriqués sont des coupures d’un dollar, selon lui. Néanmoins, “ce n’est pas une demande corporatiste pour l’usine de Chamalières”, prévient-il, car l’impression serait répartie dans la quinzaine d’usines de billets en Europe. A l’attention des salariés des Monnaies et médailles, qui s’inquièteraient des conséquences d’une concurrence éventuelle du billet d’un euro avec la pièce actuellement en service, il souligne la suprématie de la pièce en France, utilisée dans tous les distributeurs, parcmètres, supermarchés, péages etc. |
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