[16/01/2008 16:09:44] GRANDRANGE (AFP)
ArcelorMittal a annoncé mercredi son intention de supprimer, d’ici à avril 2009, 595 des 1.108 emplois dans son aciérie de Gandrange (Moselle) que le groupe s’est engagé à reclasser dans son unité de Florange (Moselle) et au Luxembourg, a-t-on appris de sources concordantes. Le groupe sidérurgique a fait part de ce “plan de réorganisation” lors d’un conseil d’entreprise européen (CEE) tenu dans la matinée à Luxembourg et l’a confirmé dans l’après-midi lors d’un conseil d’établissement (CE) à Gandrange. ArcelorMittal a informé les syndicats de son intention de supprimer l’aciérie électrique et le train à billettes, une installation de laminage pour la fabrication de cylindres de métal. Le laminoir à couronnes et barres et le centre de recherches seraient conservés sur le site acquis en 1999 pour le franc symbolique par Lakshmi Mittal, devenu entre-temps le patron d’ArcelorMittal, premier aciériste mondial (320.000 salariés). “C’est un scandale”, a déclaré à Luxembourg Edouard martin, élu CFDT au CEE, en indiquant que les représentants syndicaux avaient demandé à la direction générale un moratoire pour la réorganisation projetée en Lorraine. Celle-ci doit être rediscutée le 15 février à Luxembourg.
“Nous ne pouvons pas accepter l’argumentaire du plan de fermeture de l’usine”, a indiqué de son côté Henri Botella, représentant de la CFE-CGC au CEE, qui a jugé viable le site et a reproché aux dirigeants d’ArcelorMittal l’insuffisance des investissements pour améliorer sa productivité. Interrogé à l’Assemblée nationale par le député socialiste mosellan Michel Liebgott, le secrétaire d’Etat aux Entreprises Hervé Novelli a pour sa part indiqué que le gouvernement attendait du numéro un mondial de l’acier un “plan de revitalisation local” et qu’il suivrait “personnellement le dossier”. “Nous attendons du groupe ArcelorMittal qu’un plan de revitalisation local à la hauteur des enjeux soit mis en place. Je suivrai personnellement ce plan et des salariés concernés, aucun ne se verra rester sur le carreau”, a assuré M. Novelli. Dans une note présentée mercredi aux syndicats et que l’AFP s’est procurée, les dirigeants d’ArcelorMittal expliquent qu'”en raison des difficultés opérationnelles constantes de l’aciérie (…), la disponibilité productive de l’ensemble n’est que de 44%, contre 83% en moyenne dans les autres usines” du secteur des aciers longs carbones en Europe.
“Les coûts de maintenance atteignent le double de ceux des autres sites”, souligne la note. Le site de Gandrange a accusé une perte nette de 36 millions d’euros en 2007, selon ArcelorMittal. Les dirigeants du groupe sidérurgique ont par ailleurs affirmé qu’ils donneraient “un nouvel avenir” au site de Gandrange en le spécialisant dans l’activité de laminage. “Le groupe aurait donc une solution à proposer à tous les collaborateurs potentiellement concernés”, explique la note. Cette spécialisation dans le laminage a été confirmée à Gandrange par le directeur général du site, Bernard Lauprêtre, qui à 16H00 était retenu par les ouvriers dans un local de l’usine, où la production est arrêtée depuis mardi 22H00. Le mouvement doit se poursuivre jusqu’à jeudi soir, a indiqué une intersyndicale CGT-CFDT-CFE/CGC dont les représentants ont refusé la réorganisation projetée et demandé une expertise pour “démontre la viabilité du site”. Au troisième trimestre 2007/2008, ArcelorMittal a enregistré un résultat net de 2,96 milliards de dollars (2,155 milliards d’euros), en progression de 35,6%. |
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