Une semaine après Salomon, l’inquiétude plane sur l’avenir de Rossignol

 
 
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Des skis Rossignol dans leur usine de fabrication, le 3 janvier 2005 (Photo : Fred Dufour)

[16/01/2008 17:29:51] PARIS (AFP) L’annonce d’une possible cession par Quiksilver de ses marques de matériel sportif, dont Rossignol, Dynastar ou Look, une semaine après celle de l’arrêt programmé de la production des skis Salomon dans les Alpes, hypothèque l’avenir de cette industrie en France.

L’information est tombée dans la nuit de mardi à mercredi d’Huntington Beach, siège californien du groupe américain: Quiksilver a embauché la banque américaine JPMorgan pour étudier la vente éventuelle de ses marques de matériel.

Si le groupe n’a pas précisé quelles marques pourraient être concernées, l’annonce renforce des rumeurs récurrentes de cession de Rossignol, racheté il y a à peine deux ans et demi et qui emploie 1.500 personnes en France.

En avalant cet emblème centenaire du ski français, pour devenir le numéro un mondial des équipements et vêtements de sport de plein air, l’américain avait mis la main sur les skis Rossignol et Dynastar, mais aussi sur les chaussures Lange, les fixations Look et les patins à glace Risport.

Il possédait déjà les marques de snowboard DC et Roxy.

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Des skieuses canadiennes sur un télésiège, le 24 novembre 2006 à Aspen, au Colorado (Photo : Don Emmert)

Des marques de ski qui ont toujours équipé les plus grands: Emile Allais, Jean-Claude Killy, Jean Vuarnet, Alberto Tomba, Bode Miller, Carole Montillet, Deborah Compagnoni, et l’étoile montante Jean-Baptiste Grange.

Quiksilver a expliqué mardi qu’il souffrait de difficultés financières et anticipait une perte plus importante que prévu au premier trimestre, à cause de déstockages massifs des vendeurs de matériel qui font baisser les ventes et d’une faiblesse de la demande.

Le groupe, qui explique régulièrement qu’il souhaite se recentrer sur le textile, beaucoup plus rentable, a déjà vendu en décembre la marque de matériel de golf Cleveland Golf, propriété de Rossignol, au japonais SRI Sports, afin de réduire sa dette grâce aux 105 millions de dollars récupérés.

Sur le terrain, les salariés s’inquiètent: “le comité d’entreprise n’est au courant de strictement rien”, a affirmé mercredi à l’AFP Alain Novarez, délégué CGT chez Dynastar. “Aucune réunion n’est convoquée”, a ajouté Alain Clergeaud, du même syndicat.

“Nous sommes allés voir notre directeur général. Il nous a dit qu’il avait été en contact avec le numéro trois de Quiksilver, mais que celui-ci ne lui a rien dit”, a expliqué M. Clergeaud.

“Depuis le rachat de Rossignol par Quiksilver, on se doute bien que le groupe sera revendu par petits morceaux”, a souligné M. Novarez.

Depuis 2005, Quiksilver a restructuré Rossignol, fermant l’usine de Saint-Etienne de Crossey (Isère), supprimant des postes à Sallanches (Haute-Savoie) et réduisant drastiquement le nombre de plate-formes logistiques en Europe. Il a d’un autre côté investi 25 millions d’euros pour construire un nouveau siège à Saint-Jean de Moirans (Isère), qui doit ouvrir fin 2008.

“On ne sait pas sur quel pied danser: certains salariés n’osent pas se lancer dans des projets immobiliers parce qu’on ne sait pas ce qu’on va devenir”, poursuit Alain Novarez.

Les syndicats s’inquiètent notamment que Quiksilver se sépare de l’usine de Dynastar à Sallanches (Haute-Savoie), qui emploie 300 personnes et dont le terrain vaut, selon eux, “très cher”.

“Ce qui est sûr, c’est que quelque chose se passe”, selon M. Clergeaud.

Il y a une semaine, le finlandais Amer Sports, propriétaire des skis Salomon, annonçait l’arrêt de leur production en France, suscitant la colère et le dégoût des salariés. Amer Sports avait justifié son choix par une forte baisse des ventes.

 16/01/2008 17:29:51 – © 2008 AFP