[17/01/2008 22:19:09] NEW YORK (AFP) La Bourse de New York a terminé en forte baisse jeudi, connaissant une troisième séance consécutive de repli, après le plongeon d’un indice économique régional et l’appel du président de la Fed à agir vite face au risque de récession: le Dow Jones a lâché 2,46% et le Nasdaq 1,99%. Le Dow Jones Industrial Average (DJIA) a reculé de 306,95 points à 12.159,21 points et l’indice Nasdaq, à forte composante technologique, de 47,69 points à 2.346,90 points, selon les chiffres définitifs de clôture. L’indice élargi Standard and Poor’s 500 a lui baissé de 2,91% (-39,95 points) à 1.333,25 points. D’abord rassurée par une chute des demandes hebdomadaires d’allocations chômage, Wall Street avait à l’ouverture tenté de faire fi des lourdes pertes annuelles de Merrill Lynch (-10,24%), déjà connue comme l’une des plus grosses victimes de la crise des subprime, et du plongeon des mises en chantier de logements en décembre, énième manifestation du marasme de l’immobilier américain. Mais “de faibles chiffres immobiliers et industriels ont accrû les inquiétudes sur l’économie, même si le marché du travail continue de résister”, a expliqué Drew Matus, économiste de Lehman Brothers. L’indice mesurant l’activité industrielle de la région de Philadelphie (nord-est des Etats-Unis) est tombé à -20,9 points en janvier, ce qui “est un désastre”, a réagi Peter Cardillo, analyste d’Avalon Partners. Mettant encore davantage sous le feu des projecteurs la mauvaise pente suivie par l’économie américaine, le président de la Réserve fédérale (Fed), Ben Bernanke, a plaidé devant la Chambre des représentants pour un plan de relance temporaire mais rapide face au danger d’une récession. Ces propos renforcent encore la probabilité d’une baisse des taux d’intérêt américains, espérée par les marchés, mais “on a l’impression que les investisseurs s’attendaient à ce que M. Bernanke sorte de son chapeau un remède magique”, a ironisé Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management. La Maison Blanche a fait savoir qu’elle allait proposer une série de mesures économiques vendredi. A l’issue d’une semaine de résultats catastrophiques pour les banques, le secteur financier a encore concentré la méfiance des investisseurs. Dans la foulée de la perte nette annuelle de 7,8 milliards de dollars dévoilée par Merrill Lynch, les banques concurrentes ont toutes plongé: Lehman Brothers, qui va licencier 1.300 employés dans le crédit hypothécaire, a perdu 5,86%, JP Morgan 3,36%, Goldman Sachs 3,30% et Citigroup 4,88%. Les rehausseurs de crédit, eux, se sont complètement effondrés après que l’agence de notation Moody’s eut évoqué un possible abaissement de la note d’Ambac (-51,89% à 6,24 dollars). Son concurrent MBIA a suivi: -31,19% à 9,22 dollars. Parmi les autres valeurs en vue, la compagnie aérienne Continental Airlines (+1,28% à 24,56 dollars) a finalement profité d’une nette hausse de son bénéfice annuel. Le leader mondial des produits pour petit déjeuner, Kellogg, a cédé 0,58% à 49,31 dollars, après l’acquisition du groupe agroalimentaire russe United Bakers Group. Le marché obligataire, jugé moins risqué, a profité des craintes des investisseurs. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a baissé à 3,640%, contre 3,712% mercredi soir, et celui à 30 ans à 4,253%, contre 4,320%. |
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