La BCE réitère ses menaces de hausse de taux directeurs

 
 
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Le siège de la Banque centrale européenne à Francfort, le 6 juin 2007 (Photo : Martin Oeser)

[17/01/2008 10:07:05] FRANCFORT (AFP) La Banque centrale européenne (BCE) a confirmé son intention de remonter ses taux directeurs en cas de danger de dérapage inflationniste dans la zone euro, dans son bulletin mensuel paru jeudi.

“Le conseil des gouverneurs reste prêt à agir de manière préventive afin d’éviter que des effets de second tour (inflation nourrie par les salaires, ndlr) et les risques croissants pour la stabilité des prix ne se matérialisent (…)”, écrit la BCE dans son rapport qui réitère les propos de son président Jean-Claude Trichet il y a une semaine.

Elle souligne “les fortes pressions à court terme” sur l’inflation, au plus haut depuis six ans et demi dans la zone euro avec un taux de 3,1% en décembre.

La veille, le gouverneur de la Banque du Luxembourg et membre du conseil de la BCE Yves Mersch avait évoqué “des facteurs mitigeant les risques d’inflation” et parlé d’une augmentation des risques pour la conjoncture, selon des économistes qui ont interprété ces propos comme un premier signe en direction d’une éventuelle baisse de taux dans la zone euro. L’euro avait chuté sous les 1,46 dollar après ces commentaires.

Comme M. Trichet mercredi soir, le rapport confirme le diagnostic de la BCE sur l’économie, qu’elle voit “croître globalement en conformité avec son potentiel”, évalué autour de 2%.

Elle reconnaît que ce pronostic reste soumis à des “incertitudes élevées” en raison de la crise des crédits immobiliers à risque aux Etats-Unis, dont l’impact sur l’économie réelle reste encore difficile à cerner.

Parmi les autres dangers, le rapport cite de nouveau une poursuite des augmentations des prix du pétrole et d’autres matières premières.

Tout en reconnaissant les risques pour la conjoncture, la BCE a jusqu’à présent mis en avant ses inquiétudes vis à vis des tensions inflationnistes et a toujours réaffirmé le “caractère restrictif” de sa politique, qui tend en clair vers une augmentation des conditions du crédit.

De nombreux économistes jugent cette éventualité toutefois peu probable alors que la Réserve Fédérale américaine et la Banque d’Angleterre ont entamé un cycle de baisse des taux.

Face à ce scepticisme, le président Jean-Claude Trichet avait encore durci le ton il y a une semaine. La BCE ne tolèrera pas de spirale inflation/salaires, avait-il lancé à l’attention des syndicats européens qui revendiquent des hausses conséquentes de salaires. Ils se montrent particulièrement combatifs en Allemagne, première économie de la zone euro.

La BCE a remonté ses taux à huit reprises depuis décembre 2005. Le principal taux est passé de 2 à 4%, son niveau depuis juin. L’institut avait gelé son projet de procéder à un neuvième tour de vis en septembre pour cause de crise du “subprime”.

 17/01/2008 10:07:05 – © 2008 AFP