“Subprime” : Merrill Lynch plonge dans le rouge en 2007, confiant pour 2008

 
 
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Un homme passe devant le siège de Merrill Lynch à New York, le 30 octobre 2007 (Photo : Emmanuel Dunand)

[17/01/2008 16:38:33] NEW YORK (AFP) Merrill Lynch a plongé dans le rouge en 2007 sous l’effet de lourdes dépréciations pour purger son exposition aux produits financiers à risques “subprime”, mais le nouveau PDG, John Thain, a affiché son optimisme sur la capacité de la banque d’affaires à remonter la pente.

La perte nette annuelle est ressortie l’an dernier à 7,8 milliards de dollars, contre un bénéfice net de 7,5 milliards en 2006. Sur le seul 4e trimestre, la firme à l’enseigne du taureau a perdu 9,8 milliards de dollars.

La banque newyorkaise a été très affectée par la perte de valeur des produits financiers complexes adossés à des crédits hypothécaires à risque.

Elle a notamment déprécié la valeur de ces actifs pour 11,5 milliards de dollars au 4e trimestre, après 7,9 milliards au 3e trimestre. Elle a aussi augmenté de 3,1 milliards ses provisions pour créances douteuses, portant le total de son effort sur le trimestre à 14,6 milliards de dollars.

Les analystes envisageaient 15 milliards environ, soit à peu près le tiers de la capitalisation boursière actuelle du groupe.

“Comme pour Citigroup (mardi, ndlr), les résultats ont été lamentables”, a commenté Patrick O’Hare, analyste chez Briefing. Et à la Bourse de New York, l’action Merrill Lynch perdait 6,21% à 51,67 dollars vers 15H30 GMT.

Le nouveau PDG John Thain a jugé ces résultats “clairement inacceptables”, mais a affiché “optimisme” et “confiance” pour les mois à venir.

Thain, ex-patron de la Bourse NYSE Euronext, a été débauché mi-novembre pour remplacer Stan O’Neal, poussé à la démission. Très respecté de Wall Street, il est attendu par le marché comme celui qui va “mettre de l’ordre” chez Merrill.

“Notre première priorité était la situation de nos fonds propres”, a-t-il expliqué lors d’une conférence téléphonique.

“Nous avons fait en sorte d’être mieux capitalisés pour aborder 2008”, a-t-il ajouté, faisant référence aux deux injections d’argent frais pratiqués par des fonds asiatiques depuis novembre, pour un total de 12,8 milliards.

Le PDG a aussi évoqué la cession éventuelle d’actifs – comme l’assurance-vie, cédée fin 2007 pour 1,3 milliard – tout en assurant que les participations du groupe dans le fonds d’investissement BlackRock et le groupe d’information financière Bloomberg ne sont “pas à vendre”.

“Compte tenu des résultats records dans nos autres activités (hors obligataire, ndlr) et des performances de Merrill Lynch en 2006, cela doit vous donner une indication” de meilleurs résultats à venir, a indiqué M. Thain.

Le PDG a aussi souligné la réduction “significative” de l’exposition de la banque aux produits adossés à des créances “subprimes”, qui ne dépassent plus qu’à 4,8 milliards de dollars fin 2007, contre 15,8 milliards fin septembre.

“Il y a peu d’activité sur le marché (de ces produits, ndlr). Mais cela ne fait aucun doute que nous prévoyons de liquider le reste”.

Selon lui, la solidité globale du groupe, qui réalise 60% de ses revenus à l’étranger et table sur une croissance de ces activités à l’avenir, “assure que les agences de notations vont maintenir (leurs) notes” sur la banque d’affaires.

L’agence Moody’s a d’ailleurs confirmé jeudi maintenir le “rating” de Merrill, tout en renouvellant ses “inquiétudes quant à la gestion du risque et l’exposition résiduelle aux produits structurés”.

La banque va continuer à l’avenir à “prendre des risques”, mais ceux-ci seront “mieux évalués”, a promis M. Thain. Il a aussi laissé entendre que d’autres dépréciations pouvaient être possibles. “Il ne faut jamais dire jamais”, a-t-il déclaré sur la chaîne CNBC.

 17/01/2008 16:38:33 – © 2008 AFP