Le président de la Fed plaide pour un plan de relance budgétaire aux Etats-Unis

 
 
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Le président de la banque centrale américaine (Fed) Ben Bernanke, le 17 janvier 2008 à Washington (Photo : Alex Wong)

[17/01/2008 18:09:56] WASHINGTON (AFP) Le président de la banque centrale américaine (Fed) Ben Bernanke a plaidé jeudi pour un plan de relance rapide et temporaire face au danger d’une récession aux Etats-Unis, en jugeant “raisonnable” d’y consacrer jusqu’à 150 milliards de dollars.

“Je suis d’accord pour dire qu’une action budgétaire pourrait être utile sur le principe” afin de soutenir l’économie, a assuré M. Bernanke dans un discours devant la commission du Budget de la Chambre des représentants.

Et il a laissé entendre qu’il ne faudrait pas lésiner sur les moyens. Selon lui, un plan de relance ayant une enveloppe de 50 à 150 milliards de dollars serait “un ordre de grandeur raisonnable d’un point de vue économique”.

M. Bernanke s’exprimait alors que les responsables politiques de tous bords jugent de plus en plus nécessaire de lancer un plan de soutien à l’économie, pour contrer la menace d’une récession qui prend chaque jour un peu plus corps.

La Maison Blanche a ainsi fait savoir jeudi que George W. Bush était favorable à un programme de relance, alors que les démocrates multiplient les appels à l’action.

Républicains et démocrates peinent cependant à s’entendre sur les mesures à prendre. M. Bernanke a tenu à souligner qu’un plan devait respecter certains critères s’il voulait être efficace.

Toute mesure mal conçue pourrait “être assez contreproductive” si elle donnait un coup de fouet à l’économie à contre-temps, ou si elle “compromettait la discipline budgétaire à long terme”, selon lui.

C’est pourquoi M. Bernanke a jugé qu’un plan de sauvetage devait être “mis en place rapidement”, afin que ses effets se fassent sentir “dans les douze mois”.

Des mesures budgétaires n’agissant pas immédiatement, “quels qu’en soient les mérites intrinsèques”, porteront leurs fruits trop tard, a-t-il ajouté, dans une critique voilée des appels aux baisses d’impôts favorisées dans le camp républicain.

M. Bush devrait présenter des mesures de soutien à l’économie lors de son discours sur l’état de l’Union, attendu le 28 janvier, et beaucoup d’analystes s’attendent à ce qu’il préconise une prolongation de ses baisses d’impôts.

Les démocrates réprouvent ces mesures qui favorisent les riches, selon eux, et même s’il envisagent d’alléger la fiscalité sur les ménages les plus modestes ils explorent aussi des pistes comme l’extension des allocations chômage.

Mais, là aussi, M. Bernanke a estimé qu’il fallait résister à la tentation de dépenser “excessivement” et réfléchir au financement de toute mesure.

Le président de la Fed a par ailleurs redit qu’il était prêt à faire sa part du travail pour empêcher une récession dans la première économie mondiale.

“Au vu des récents changements de perspectives économiques et des risques pour la croissance, des mesures de baisse des taux supplémentaires pourraient bien être nécessaires”, a-t-il répété.

Les marchés parient sur une baisse d’un demi-point du taux directeur de la Fed lors de la prochaine réunion, les 29 et 30 janvier, ce qui le ramènerait à 3,75%.

Détaillant ses prévisions, M. Bernanke a estimé que la crise de l’immobilier allait sans doute “continuer de freiner la croissance pendant une bonne partie de cette année”. Du côté des entreprises, “les dépenses d’investissement risquent de ralentir dans les mois à venir”, a-t-il ajouté.

Au total l’économie américaine risque de tourner en sous-régime jusqu’au début 2009, a averti M. Bernanke, qui ne prévoit pas pour autant de récession.

Enfin, il a chiffré à 100 milliards de dollars environ les pertes liées à la crise de l’immobilier sur le marché des prêts “subprimes” à taux variables.

 17/01/2008 18:09:56 – © 2008 AFP