[17/01/2008 23:52:30] PARIS (AFP) La ministre de l’Economie Christine Lagarde a révisé jeudi à la baisse la prévision de croissance française pour 2008, tablant désormais sur un chiffre “proche de 2%” et non plus sur une progression de 2 à 2,5%. “Nous atteindrons 2% en 2007, je pense que nous serons dans cette zone également en 2008”, a déclaré Mme Lagarde, qui s’exprimait à l’issue d’une conférence de presse à Bercy avec ses homologues britannique Alistair Darling, italien Tommaso Padoa-Schioppa et allemand Peer Steinbrück, venus discuter à Paris des conséquences de la crise financière sur l’économie mondiale. “Le Premier ministre François Fillon a parlé (mardi) de 2 à 2,25%” de croissance pour cette année, “je suis exactement sur la même ligne”, a ajouté la ministre. Le gouvernement tablait jusqu’à présent sur une hausse du PIB comprise dans une fourchette de 2 à 2,5%, avec un “point médian” à 2,25% qui a servi de référence à l’élaboration de son budget pour 2008. Mais François Fillon avait laissé entendre mardi que la croissance française pourrait être moins forte que prévue cette année, en raison notamment de la hausse des prix du pétrole et des matières premières, “zones d’ombres” qui pèsent sur la croissance française. Jeudi matin, en marge des voeux de Nicolas Sarkozy aux “forces vives” de la nation, Christine Lagarde avait déjà confié à l’AFP que “compte tenu de la situation internationale”, il était “plus raisonnable de se situer dans la partie basse de la fourchette de croissance” prévue par le gouvernement. Dans la soirée à Bercy, elle a souligné que les difficultés économiques aux Etats-Unis accentuaient les risques pour l’Europe. Mme Lagarde a cependant estimé que les fondamentaux de l’économie européenne étaient “bons” et que la situation de l’emploi était “encourageante”. Elle a ajouté que les marchés financiers et monétaires étaient dans un processus d’amélioration “graduelle”, lors de la conférence de presse à laquelle participait aussi le commissaire européen aux affaires économiques, Joaquin Almunia. M. Almunia et le ministre britannique des Finances, Alistair Darling, ont également jugé que les fondamentaux de l’économie américaine étaient “bons”, même si le premier a souligné que les turbulences sur les marchés financiers pourraient entraîner une révision à la baisse des prévisions de croissance. “Les Etats-Unis font face à un ralentissement, les prévisions 2008 ont été revues à la baisse”, également pour l’économie européenne, même si le “scénario central” des autorités européennes “n’est pas celui d’une récession” américaine, a précisé M. Almunia. “Nous ne prévoyons pas de ralentissement économique prononcé” en Europe, a-t-il ajouté. Début décembre, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) avait dressé un tableau peu encourageant de l’économie française, jugeant que la croissance devrait rester inférieure à 2% en 2008. |
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