[18/01/2008 00:00:34] PARIS (AFP) Les ministres des Finances français, allemand, britannique et italien ont voulu rassurer jeudi à Paris sur la capacité de l’économie européenne, qu’ils jugent “solide”, à surmonter la crise financière actuelle mais restent divisés sur les remèdes. Les quatre ministres ont tour à tour affirmé que les fondamentaux de leurs pays respectifs, et plus largement de l’Union européenne, étaient “bons” et l’économie “solide”, mettant en avant une situation de l’emploi “encourageante”. Les retombées de la crise immobilière américaine et de la crise financière internationale ne se sont pas pour le moment propagées “à l’économie réelle” de l’Union européenne, a assuré la ministre française Christine Lagarde. Cette rencontre était destinée à préparer la réunion des chefs d’Etat et de gouvernement de la France, la Grande-Bretagne, l’Italie et l’Allemagne le 29 janvier à Londres. Elle visait également à coordonner les positions des membres européens du G7 en vue du sommet des ministres des Finances et banquiers centraux des sept pays les plus industrialisés le 9 février à Tokyo. Les ministres ont toutefois reconnu les risques qui pèsent actuellement sur l’économie.
Le commissaire européen aux affaires économiques Joaquin Almunia, également présent, a admis que les “risques baissiers avaient augmenté” aux Etats-Unis et en Europe, et que les turbulences financières pourraient entraîner une révision à la baisse des prévisions de croissance dans l’UE. Toutefois, le “scénario central” des autorités européennes “n’est pas celui d’une récession” américaine, et Bruxelles ne prévoit “pas de ralentissement économique prononcé” en Europe, a-t-il dit. Mme Lagarde a pourtant revu à la baisse les prévisions de croissance pour la France en 2008, qui sera selon elle “de l’ordre de 2%”, alors que le gouvernement tablait auparavant sur 2 à 2,5%. Si le ministre allemand Peer Steinbruck a averti que les turbulences financières “allaient se poursuivre pendant les prochains mois”, Mme Lagarde a vu malgré tout “une amélioration graduelle” de la situation sur les marchés financiers et monétaires. Elle a salué au passage l’action des banques centrales qui ont selon elle apporté les liquidités nécessaires.
Les ministres, qui entendent faire des “recommandations” à leurs chefs d’Etat et de gouvernement respectifs pour la réunion du 29 janvier, n’ont pas annoncé de mesures concrètes. Ils ont même affiché des divisions sur le rôle joué dans cette crise par les agences de notations, qui évaluent la solvabilité des entreprises et des titres émis sur les marchés. L’italien Tommaso Padoa-Schioppa a accusé ces agences d’avoir “joué un rôle essentiel dans le processus d’émergence et de diffusion des produits financiers qui participent aux tensions actuelles”. “Nous sommes tous d’accord sur le fait que les agences de notation ont joué un rôle. Nous voulons une évaluation et plus de surveillance” de leurs activités, a renchéri Christine Lagarde. A l’inverse, le ministre britannique Alistair Darling a affirmé qu’il ne ferait “pas sens de réguler les agences de notations, car elles perdraient leur indépendance”, se prononçant plutôt en faveur d’un “meilleur code de conduite”. Il a renvoyé la responsabilité de la crise aux investisseurs imprudents: “les responsables de la gestion des banques sont les membres de leurs conseils d’administration. C’est à eux d’assumer les décisions qu’ils prennent”, a-t-il lancé. La question des taux de change n’a pas été abordée mais devrait l’être lors de la rencontre des ministres des finances de la zone euro lundi à Bruxelles. |
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