L’économie au coeur de la campagne, un bon point pour Hillary Clinton

 
 
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La candidate à l’investiture démocrate pour la présidentielle Hillary Clinton, le 17 janvier 2008 à Los Angeles (Photo : Robyn Beck)

[18/01/2008 10:40:22] WASHINGTON (AFP) Les craintes de récession, la baisse des valeurs boursières et la crise immobilière plantent le décor d’un champ de bataille politique idéal pour Hillary Clinton, très à l’aise sur les thèmes économiques, dans son affrontement avec Barack Obama.

Dans ses discours, l’ex-Première dame, capable de citer chiffres et statistiques de tête, dénonce les difficultés de la classe moyenne, liste les mesures à prendre et ne manque de rappeler la bonne santé de l’économie pendant les mandats de son mari dans les années 90.

“Nous savons que les temps sont durs. J’entends les gens, ce n’est pas seulement un discours économique abstrait”, a lancé mercredi Mme Clinton à ses supporteurs, alors que se profile le prochain rendez-vous électoral samedi avec les caucus du Nevada (ouest).

“Trop d’Américains sont touchés et ils souhaitent un président qui assurera son rôle de leader, qui gérera un gouvernement, qui s’occupera de l’économie, et qui va assurer une relance”.

Des experts estiment que le thème de la situation économique, devenu une sujet de préoccupation majeur des électeurs, pourrait être à l’avantage de Hillary Clinton.

“Une partie des souvenirs de l’administration Clinton, qui est un élément de sa campagne, est la prospérité économique”, analyse Julian Zelizer, un professeur d’histoire à l’université de Princeton.

“Alors que la campagne s’oriente vers ce thème, cela renforce sa candidature”, poursuit-il.

“Pour le meilleur ou pour le pire, elle est la candidate associée avec la bonne période économique des années 90 pendant le deuxième mandat de son mari”, souligne Scott Keeter, chercheur au Pew Research Center.

“Elle offre aux yeux de certains des arguments plus concrets, alors qu’Obama est critiqué pour être plus général”, poursuit M. Keeter.

Hillary Clinton propose un plan de relance de l’économie de 70 milliards de dollars, qui comprend un plan d’urgence pour limiter les saisies immobilières et une aide de 25 milliards de dollars pour les familles ayant du mal à payer leur note de chauffage.

Son programme comprend aussi des investissements à hauteur de 5 milliards de dollars en faveur de l’efficacité énergétique, prévoit d’augmenter les indemnités des chômeurs et des exonérations de taxes de 40 milliards de dollars pour les revenus moyens.

“Beaucoup de familles sont en difficulté, beaucoup de ceux qui perdent la maison de leurs rêves font partie des plus gros travailleurs de Californie. Ils ont été abusés”, a-t-elle déclaré lors d’un déplacement dans cet Etat jeudi en appelant de nouveau à un moratoire de 90 jours sur les saisies immobilières et à un gel du paiement des intérêts de cinq ans pour amortir la crise.

Barack Obama a lui aussi un plan pour relancer l’économie: notamment 75 milliards de dollars pour réaliser des exonérations de taxes et soutenir les familles, les retraités et les chômeurs.

“Le prix du rêve américain est de plus en plus élevé. Nous n’avons jamais autant payé pour la santé, la prise en charge des enfants ou l’éducation”, a fait valoir le sénateur de l’Illinois (nord) jeudi en Californie (ouest).

“Il est de plus en plus difficile d’économiser et de prendre sa retraite. Trop d’Américains ont perdu confiance dans la capacité et la volonté de leurs leaders à agir”, a-t-il également dit.

“Pour savoir si cela joue en sa faveur (de Hillary Clinton), cela dépend de la manière dont les autres répondent” sur l’économie”, avance Bruce Buchanan, professeur de sciences politiques à l’université du Texas.

Mais pour lui, une fois que cela est fait, il faut qu’Obama revienne à ses points forts centrés autour du “changement et de l’unité”.

 18/01/2008 10:40:22 – © 2008 AFP