[18/01/2008 19:12:23] WASHINGTON (AFP) Devant l’hémorragie de ses abonnés, le troisième opérateur téléphonique américain, Sprint Nextel, a annoncé vendredi qu’il allait supprimer 4.000 emplois supplémentaires et fermer 8% de ses boutiques, pour se préparer à des mois encore plus difficiles. Ces annonces ont fait plonger le titre en Bourse, qui vers 17h00 GMT fondait de 26,10% à 8,55 dollars. Depuis septembre dernier, elle a perdu 57%. Sprint a encore perdu des clients au quatrième trimestre, en partie à cause du ralentissement économique et de la crise immobilière: près de 900.000 abonnés, dont 683.000 mensualisés, les plus intéressants pour les opérateurs. Cette saignée n’a été compensée qu’en partie seulement par un gain de 500.000 clients via les grossistes en téléphonie et des forfaits illimités prépayés, deux catégories de clientèle bien moins rentables. Fin 2007, Sprint comptait 53,8 millions d’abonnés, a-t-il précisé. Il se fait de plus en plus distancer par les deux leaders, AT&T et Verizon. L’an dernier, Sprint a perdu un million de clients mensualisés, qui sont partis vers la concurrence. Il en avait déjà perdu 700.000 au 2e semestre 2006. AT&T et Verizon ont pendant ce temps gagné des millions de clients: AT&T, le leader, a gagné 4,7 millions de clients en téléphonie mobile sur les 3 premiers trimestres 2007, à 65,7 millions, et Verizon 4,6 millions, à 63,7 millions. Selon la presse américaine, Sprint, qui avait accepté beaucoup de clients financièrement fragiles, a décidé de résilier l’abonnement de ceux qui ont eu des problèmes de paiements ces derniers mois. Avec la crise de l’immobilier, le nombre de ces cas se serait fortement accru. Et les perspectives s’annoncent encore plus mauvaises pour Sprint: “anticipant une nouvelle baisse du nombre de ses abonnés, de son chiffre d’affaires et de sa rentabilité en 2008”, l’opérateur a décidé de fermer 125 des 1.400 boutiques détenues en propre, où il commercialise combinés et services téléphoniques. Ses services sont aussi vendus par des franchisés, ce qui lui permet d’afficher un réseau de quelque 20.000 boutiques. Le groupe va aussi supprimer 4.000 emplois, qui s’ajoutent aux 5.000 suppressions d’emplois déjà décidées l’an dernier. “La réduction du nombre de salariés devrait être achevée au premier semestre de l’année et comprendra des réductions de poste de cadres et de non-cadres, avec un plan de départs volontaires”, a averti le groupe. Il escompte que ces nouvelles mesures d’austérité lui permettront d’économiser 700 à 800 millions de dollars par an d’ici la fin 2008. Sprint a aussi laissé entendre que ses résultats annuels pourraient être négativement affectés par une dépréciations des survaleurs d’acquisition (“goodwill”) inscrites à son bilan. Une telle décision serait sans effet sur la trésorerie ou l’autofinancement futur de l’entreprise, a-t-il assuré. Lundi, le Wall Street Journal avait indiqué que le nouveau PDG Dan Hesse était aussi en train d’évaluer s’il poursuivait ou non comme prévu son plan de déploiement d’un réseau sans fil à haut débit WiMax, bien plus puissant que le wifi. Ce réseau lui donnerait une longueur d’avance sur ses concurrents mais lui coûterait 5 milliards s’il souhaite toujours, comme il l’avait annoncé, connecter 100 millions de personnes d’ici fin 2008. Selon le quotidien, Sprint pourrait réduire son plan WiMax de 30% pour diminuer ses coûts. |
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