[19/01/2008 10:15:26] AVORIAZ (AFP) Des stations de ski en Europe et en Amérique du Nord confrontées au réchauffement climatique qui menace l’enneigement multiplient les initiatives “vertes” destinées à préserver leur fond de commerce, l’or blanc. Fonte des glaciers du Mont Blanc, amincissement de la banquise de l’Arctique, disparition des espèces végétales des montagnes: les effets ravageurs du réchauffement ne font guère de doute, selon les participants à un Forum international qui s’est achevé vendredi à Avoriaz (Haute-Savoie). Si la première édition du forum s’était déroulée en plein débat sur les conséquences d’un hiver historiquement doux en France, la neige est tombée en abondance en début de saison, amenant Avoriaz à ouvrir ses domaines skiables dès le 24 novembre. Même si les flocons sont à nouveau au rendez-vous, le danger du réchauffement de la planète persiste, ont souligné les experts: “le climat est un défi à long terme qui menace notre business”, a prévenu Matthew Hamilton, responsable environnement de la station d’Aspen (Colorado).
Dès 2000, de nombreuses stations de ski américaines se sont engagées dans le programme “sustainable slopes” (pentes durables), incitant les touristes à respecter l’environnement et à “compenser” les émissions de CO2 liées à leurs trajets en finançant des projets écologiques. “Les Etats-Unis n’ont pas signé le protocole de Kyoto, mais paradoxalement leurs stations de ski ont réussi à convaincre leurs actionnaires que la protection de l’environnement est un atout”, s’est étonné Bernard Cressens, directeur des programmes de WWF-France (Fonds mondial pour la nature). “Certains de nos concurrents ont pris une longueur d’avance en choisissant délibérément de mieux gérer leurs ressources naturelles”, a constaté Christian Mantei, directeur général d’Odit France, organisme d’ingénierie touristique. L’Europe commence à s’engager timidement: les stations de ski en France, numéro un mondial des sports d’hiver, ont été invitées en octobre 2007 par l’Association nationale des maires des stations de montagne (ANMSM) à signer une “Charte nationale en faveur du développement durable”. Le respect des engagements de la charte (tri des déchets, préservation de l’architecture traditionnelle, réduction de la consommation d’énergie etc…) se traduira par l’attribution du label “éco-station”.
35 stations ont adhéré à la charte, mais seulement 9 d’entre elles ont accepté de se soumettre à un “bilan carbone” qui quantifiera toutes les émissions de gaz à effet de serre liées à leur activité. Parmi elles figure Avoriaz, première station en France à bannir les voitures. Principale source de pollution, les transports contribuent pour plus de 78% aux émissions de gaz d’une station, selon une étude de Mountain Riders, association qui organise chaque printemps des nettoyages des pistes de ski. En Allemagne et Autriche aussi, des initiatives fleurissent: dix communes de Bavière et du Tyrol se sont associées pour préserver la vallée de l’Achen, zone transfrontalière. “Nous avons renoncé à la neige artificielle. Du coup, des remontées mécaniques ont dû fermer, et nous offrons désormais aux vacanciers des navettes gratuites vers d’autres domaines skiables”, a expliqué Wolfgang Wimmer, responsable du projet. La plupart des exploitants en Europe et aux Etats-Unis continuent à avoir recours à des canons à neige, peu compatibles avec leurs credos écologiques car très gourmands en eau. En France, les stations ont tenté de limiter les dégâts en bannissant dès 2005 un additif contesté, le Snowmax. |
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