[19/01/2008 22:01:00] BOULOGNE-SUR-MER (AFP) Nicolas Sarkozy s’est prononcé samedi à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) pour un assouplissement du système des quotas de pêche fixés par l’Union européenne, comme le réclament les pêcheurs français déjà fragilisés par la hausse du prix du gazole. “A partir du moment où tout le monde dit que la ressource est revenue, il faut qu’on ait une réponse beaucoup plus souple sur les quotas, quels que soient les espèces et les lieux de pêche”, a déclaré le président de la République lors d’un discours prononcé devant environ 300 marins-pêcheurs. “La première chose (pour aider la pêche), c’est l’affaire des quotas: il faut qu’on en sorte et on a une opportunité pour en sortir, c’est que la France va présider l’Union européenne du 1er juillet au 31 décembre”, a-t-il ajouté, évoquant une “opportunité pour engager un dialogue très approfondi, très fort avec la Commission” européenne sur ce sujet. Adoptés en décembre, les quotas de pêche 2008 avaient été dénoncés par les pêcheurs français, qui avaient notamment fustigé une baisse de 44% des quotas nationaux pour le hareng et le merlan et de 56% pour le maquereau. Accueilli chaleureusement par les marins-pêcheurs boulonnais alors qu’il avait été chahuté en novembre par ceux du Guilvinec (Finistère), le président, accompagné du ministre de la Pêche Michel Barnier, a visité deux navires et rencontré des marins qui lui ont expliqué leurs difficultés. “Tous les ans, on se demande à quelle sauce on va être mangés…”, se plaint Bruno Margollet, patron d’un des bateaux, évoquant le mois de décembre où sont fixés chaque année les quotas pour l’année suivante. “Il y a le président de la Commission (européenne) qui vient à la fin du mois, on va lui en parler…”, lui promet le président. A ses côtés, M. Barnier plaide pour la pluriannualité des quotas: “Tous les trois ans, ça serait vraiment pour eux un peu plus de lisibilité”. “Il faut arrêter d’avoir d’un côté les scientifiques, et les pêcheurs de l’autre, parce que les premiers qui ont intérêt à sauver la ressource, ce sont les pêcheurs”, a poursuivi M. Sarkozy. Il a plaidé pour une “sorte d’états généraux” entre scientifiques et pêcheurs et promis une “table ronde” au printemps pour “voir où on en est de l’application du plan, où on en est de la discussion sur les quotas”. Dans une déclaration à l’AFP, le Comité national des pêches s’est dit “satisfait” que le président prenne en compte la problématique des quotas”, rappelant qu’il réclamait “depuis longtemps” leur “pluriannualité”. Le nombre de bateaux de pêche français a chuté de près de 40% en 15 ans, pour atteindre 5.346 navires métropolitains en 2005, soit 9% de la flotte européenne. Mercredi, M. Barnier a présenté un plan d’action de 310 millions d’euros sur trois ans pour venir en aide aux marins-pêcheurs, notamment destiné à la modernisation des bateaux pour réduire la consommation de gazole dont le coût n’a cessé d’augmenter. |
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