La Bourse de Paris entre dans la saison des résultats avec crainte

 
 
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Le palais Brongniart, place de la Bourse à Paris (Photo : Jean-Pierre Muller)

[20/01/2008 10:07:59] PARIS (AFP) La Bourse de Paris va entrer la semaine prochaine dans la saison des résultats de sociétés avec un sentiment négatif, la question étant de savoir si les craintes sur le ralentissement économique pourront être atténuées par les prévisions chiffrées des groupes cotés.

Au sortir d’une très mauvaise semaine pour l’indice CAC 40 (-5,19% sur la semaine, -2,83% sur la seule journée de mardi), le manque de visibilité dont se plaignaient les opérateurs s’est mué en pessimisme.

“C’est vrai que le comportement des marchés a présenté certains aspects de panique”, concède Jean-Paul Pierret, stratège boursier chez Dexia.

De nombreuses sociétés qui publient leur chiffre d’affaires annuel dans la semaine vont devoir affronter un contexte très difficile, où leurs objectifs pour 2008 seront scrutés avec inquiétude.

“Les publications pour l’exercice 2007 ne sont pas importantes: seules compteront les prévisions. Et celles des sociétés seront nécessairement prudentes”, a jugé Tristan Abet, stratège boursier chez CA Cheuvreux.

Au sein du CAC 40, Essilor, L’Oréal et PPR jeudi, et Pernod-Ricard vendredi présenteront leur chiffre d’affaires, tandis que STMicroelectronics, Carrefour et Saint-Gobain publieront leurs résultats respectivement mardi, mercredi et jeudi. Les ventes de Schneider (mardi), Casino et TF1 (jeudi) sont également au programme.

“Dans ce contexte de marché, il vaut mieux ne rien dire: quand une société présente des objectifs ambitieux, les opérateurs les considèrent comme suspicieux, quand elle présente des objectifs à la baisse, les investisseurs ne sont pas contents…”, prévient M. Abet.

“Où se situent les attentes du marché ? Personne dans le métier ne pense qu’il peut y avoir révision à la hausse des prévisions de bénéfices pour 2008. (…) Les opérateurs ont des anticipations implicites très, très basses”, selon lui.

La banque helvétique UBS a confirmé vendredi dans une note cette humeur sombre.

“Pour les sociétés de la zone euro, l’expansion des marges bénéficiaires arrive à son terme”, ont expliqué ses analystes, s’attendant à “une croissance des bénéfices par action tout juste au dessus de zéro cette année, alors que le consensus des analystes spécialisés par secteur économique est toujours à +9%”.

Pour Jean-Paul Pierret, “l’ensemble du premier semestre 2008 va devoir solder des anticipations négatives” qui pèsent sur la confiance. “Mais le remède, on le connaît! Une baisse des taux d’intérêt n’a jamais manqué de relancer la machine, même si cela prend parfois un peu de temps”, affirme-t-il.

La prochaine réunion du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine a lieu le 30 janvier, même si la Fed peut faire bouger ses taux directeurs à tout moment. Les opérateurs attendent une détente monétaire importante, face aux signes persistants du ralentissement aux Etats-Unis qui ont fait plonger les marchés d’actions dans le monde entier dans la semaine.

En y ajoutant l’inflexibilité de la Banque centrale européenne sur ses taux directeurs, et les résultats catastrophiques des banques américaines Citigroup et Merrill Lynch, la tendance baissière du début du mois s’est amplifiée dans la semaine.

Les deux sociétés du CAC 40 qui ont publié leur chiffre d’affaires annuel, Accor et Alstom, ont reçu des commentaires positifs des analystes. Mais Alstom n’a que partiellement compensé un début d’année difficile (+4,12% après 13,1% perdus les deux semaines précédentes), et Accor a fini la semaine en baisse (-3,38%).

 20/01/2008 10:07:59 – © 2008 AFP