[20/01/2008 10:10:59] NEW YORK, 18 jan 2008 (AFP) Wall Street, qui sort d’une nouvelle semaine douloureuse, va être assaillie par une pluie de résultats d’entreprises la semaine prochaine mais, une fois toutes les pertes des banques connues, pourrait commencer à réagir un peu moins à vif. Lundi, les marchés américains seront fermés en raison d’un jour férié, en hommage à Martin Luther King. Sur la semaine écoulée, la faiblesse de la Bourse de New York est apparue bien installée, toute tentative de rebond se brisant sur des indicateurs économiques faibles, de nouveaux dégâts financiers chez les banques ou des diagnostics peu optimistes des dirigeants politiques. En cinq séances, dont quatre de repli consécutif, l’indice vedette Dow Jones Industrial Average a encore perdu 4,02% pour finir vendredi à 12.099,30 points. Le Nasdaq a également cédé 4,09% sur la semaine à 2.340,02 points. Le S&P 500 a lui abandonné 5,41% à 1.325,19 points, sa plus grande chute hebdomadaire depuis plus de cinq ans. Deux semaines et demi après le début de l’année, les trois indices vedettes de Wall Street ont tous reperdu les gains difficilement engrangés en 2007. L’errance du marché boursier a une nouvelle fois poussé les investisseurs vers le marché obligataire, jugé moins risqué. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a baissé à 3,648%, contre 3,810% vendredi dernier, et celui à 30 ans à 4,297% contre 4,394%. Après les milliards de dollars de pertes dévoilées cette semaine par les banques, Merrill Lynch et Citigroup en tête, les investisseurs n’ont visiblement pas été rassurés par les déclarations du président de la Réserve fédérale, Ben Bernanke, qui ont pourtant rendu “quasi-certaine une baisse agressive des taux d’intérêt fin janvier”, selon Lehman Brothers. Dans la même veine, l’annonce par le président américain George W. Bush d’un plan de relance économique “aussi vite que possible” pour plus de 140 milliards de dollars n’a pas davantage stimulé le marché. “Pour l’instant, le marché est sceptique sur l’idée que de telles actions politiques peuvent empêcher une récession qui apparaît inévitable”, décrypte Brian Bethune, économiste de Global Insight. “Les investisseurs se sont concentrés sur le court-terme, mais une fois qu’ils commenceront à observer la situation dans son ensemble, ils verront beaucoup d’éléments positifs qu’ils ont pour l’instant négligés: un plan fiscal en préparation, une baisse à venir des taux d’intérêt, le dollar stable…”, juge Marc Pado, analyste de Cantor Fitzgerald. Cela laisse l’analyste envisager que “les choses commenceront à s’améliorer la semaine prochaine”. Mais “la parade des résultats va prendre de l’ampleur”, a rappelé Dick Green, analyste de la société d’informations financières Briefing.com. Après les pertes sans précédent dévoilées par la majorité des grandes banques, la santé des autres secteurs économiques sera sous le feu des projecteurs: le secteur technologique (Texas Instruments, Apple, Microsoft), pharmaceutique (Johnson&Johnson et Pfizer), télécoms (Motorola, AT&T), automobile (Ford) ou encore énergétique (ConocoPhillips). “Même s’il est difficile d’anticiper de bonnes nouvelles dans ce contexte où chaque mauvaise nouvelle est mise en exergue, cela vaut le coup de souligner que la plupart des résultats les plus craints sont derrière nous”, a noté M. Green. Une fois les résultats des dernières institutions financières passées, avec Bank of America, Wachovia et American Express mardi, “la situation redeviendra plus confortable”, a également jugé M. Pado. Côté macroéconomique, la semaine s’annonce en revanche légère, avec surtout les ventes de logements existants jeudi, qui, sans grande surprise au regard du marasme continu du secteur immobilier, sont attendues en baisse. |
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