Baromètre CIAN 2008 : Mention bien pour les entreprises françaises en Tunisie

Par : Tallel

Par Tallel BAHOURY
 

Pour commencer,
soulignons tout d’abord que le Baromètre CIAN ausculte la situation des
entreprises françaises, l’environnement des affaires et la situation
économique générale du pays.

 

Ainsi, concernant la
situation des entreprises françaises installées en Tunisie, les prévisions
du dernier rapport du Conseil Français des Investisseurs en Afrique ‘’CIAN
2008’’ –dont la présentation s’est déroulée le 15 janvier 2008- son plutôt
optimistes pour les entreprises françaises opérant en Tunisie, notant au
passage que ‘’la Tunisie continue à bénéficier d’un développement économique
soutenu et d’une ouverture favorable aux entreprises’’, ce qui s’ajoute à la
mention ‘’bien’’ accordée dernièrement à l’économie tunisienne par l’index
of economic freedom publié par le Wall Street Journal qui mesure le degré
d’ouverture de l’économie et son potentiel de croissance, plaçant la Tunisie
au 69ème rang sur 157 pays recensés, devant le Maroc 96ème
et l’Algérie 134ème.

 

En effet, selon le
baromètre CIAN, la progression du chiffre d’affaires des sociétés françaises
en Tunisie a été très soutenue en 2006 et 2007 –car 7 sociétés sur 10
affirment avoir enregistré une progression-, mais 2008 s’annonce encore plus
meilleure, puisque cette proportion pourrait atteindre 9 sociétés sur 10.

 

Concernant les résultats
financiers, on estime que 8 sociétés sur 10 pourraient terminer en bénéfice
en 2007 –idem pour 2008.

 

Quant aux
investissements, ils sont à l’image de la dynamique économique du pays,
puisqu’en 2007, six investisseurs français sur 10 auraient déclaré avoir
repris leurs investissements dans le pays.

 

Pour l’environnement des
affaires, le rapport du CIAN que celui-ci ‘’est favorable en Tunisie’’, avec
une note globale de 3,2/5, soit la meilleure note des pays du Maghreb. Le
réseau routier, les infrastructures portuaires et aéroportuaires, les
télécommunications, la fiscalité, le personnel de maîtrise et la
main-d’œuvre, l’état de la sécurité, l’impact du secteur informel (le moins
fort du Maghreb), la protection de l’environnement, etc., recueillent les
meilleures notes. Mais seulement, car le rapport souligne que
‘’l’administration assure aux entrepreneurs des services convenablement
appréciés’’, ‘’le coût des facteurs de production est à un bon niveau (entre
3,5 et 4,0)’’, et ‘’l’Etat de corruption est noté à 3,2/5’’.

 

Enfin, le rapport se
penche sur la situation économique générale de la Tunisie, et rappelle que
2007 a été marquée par l’adoption du XIème Plan de développement
(2007-2011) et annonce que 2008 connaîtra une petite révolution pour la
Tunisie, avec ‘’le démantèlement tarifaire pour les produits industriels y
sera achevé au 1er janvier, conséquence de l’accord d’association
conclu, avec l’Union européenne, en 1995’’. Les experts du CIAN soulignent
de ce fait que ‘’pour Tunis, l’enjeu est simple : il faut gagner en
compétitivité’’.

 

Pour ce faire, ‘’le XIème
Plan se fixe des objectifs ambitieux, avec pour priorité l’investissement
privé, le développement des services et l’emploi’’. Mais le rapport rappelle
: ‘’élevé, le taux de chômage handicape particulièrement les jeunes
diplômés. Les autorités tunisiennes ambitionnent de porter le taux de
croissance moyen sur les quatre prochaines années à 6,1%, contre 4,5% au
cours du Plan précédent. Ce petit marché (10 millions d’habitants seulement
caractérisé par un revenu annuel par habitant relativement élevé, avec 3180
dollars, a connu un taux de croissance de 5,4%, en 2006, stimulé
principalement par les services, particulièrement les télécommunications, et
une bonne consommation intérieure privée, sur fond de hausse de
l’endettement des ménages’’. Grâce à la privatisation partielle de Tunisie
Telecom, le pays avait enregistré un montant record d’investissements
directs étrangers de 2,6 milliards d’euros).

 

Toutefois, le rapport ne
manque pas de pointer du doigt les points faibles de l’économie tunisienne,
qu’il juge ‘’importants’’. Car, ‘’globalement, les réformes structurelles,
l’ouverture économique et politique du pays se font trop lentement, estime
le CIAN. L’inflation, certes mieux maîtrisée en 2007, avait dérapé à 4,5%,
tirée par les prix alimentaires et énergétiques. La dette publique totale
atteint encore près de 54% du PIB fin 2007. Le déficit commercial reste
élevé (2,7 milliards d’euros en 2006). En 2006, la France est restée le
premier partenaire commercial de la Tunisie avec un niveau d’échanges
historiquement élevé entre les deux pays : 6 milliards d’euros. Enfin, la
part de l’investissement dans le PIB tunisien a globalement reculé de quatre
points par rapport au début de la décennie’’.

 

Si dans l’ensemble les
différents rapports et études sur l’économie tunisienne accordent des plus
de points positifs que négatifs, il n’en demeure pas moins qu’il est
indispensable de s’attaquer à ces derniers. Et c’est comme cela qu’on
atteindra l’objectif qu’on s’est fixé, à savoir prendre la locomotive des
pays les plus développés. Ce qui signifie, en d’autres termes, de cesser de
nous comparer à des pays souvent faibles pour justifier notre performance
économique qui, du reste, n’est pas à négliger.

 

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A propos du CIAN

 

Le Conseil Français des
Investisseurs en Afrique (CIAN) est l’association patronale des sociétés
françaises «investies» en Afrique ou y développant un courant d’affaires
important. Il s’agit d’un véritable club qui réunit une centaine de grandes,
moyennes et petites entreprises et un réseau de 1500 sociétés qui
représentent près de 80% de l’activité économique française sur le continent
africain.

 

Le CIAN comprend
également une dizaine de membres associés, notamment les Chambres de
commerce françaises en Afrique, des Africains et sociétés à capitaux
entièrement africains.

 

Le critère d’adhésion
étant l’expérience africaine, l’expertise du CIAN, largement reconnue,
dérive directement de celle de ses adhérents dont la qualité donne toute sa
crédibilité au «club des investis».
Le baromètre CIAN, réalisé à partir d’un sondage auprès des hommes
d’affaires et investisseurs français en Afrique, donne les pouls du climat
des affaires dans chaque pays du continent.