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[21/01/2008 09:57:23] GENEVE (AFP) Le gratin de la politique et de l’économie mondiales va pouvoir se pencher cette semaine sur les conséquences de la crise financière américaine lors du Forum économique mondial de Davos (Suisse), qui attend le salut du côté des pays émergents. Quelque 2.500 hauts responsables mondiaux sont attendus à partir de mercredi dans la station de montagne pour leur rendez-vous annuel, alors que l’économie mondiale est menacée de son plus fort ralentissement depuis l’éclatement de la bulle internet en 2001. Le changement d’humeur risque d’être considérable par rapport à l’édition 2007, qui avait vu les chefs d’entreprise rivaliser d’optimisme: 90% d’entre eux prévoyaient alors une hausse de leur chiffre d’affaires durant l’année, soit le meilleur résultat en cinq ans. Mais la crise du crédit immobilier est passée par là et le risque d’une récession aux Etats-Unis menace les perspectives mondiales en 2008, selon une étude publiée au début du mois par les organisateurs du Forum. Alors que la Réserve fédérale s’attend à des dépréciations d’actifs de 150 milliards de dollars liées à la crise des “subprime”, les autres pertes du secteur financier “pourraient être considérablement plus élevées”, selon cette étude, qui s’alarme aussi de la montée des prix de l’énergie et des produits alimentaires. Le Forum 2007 ne s’était guère inquiété de l’état de l’immobilier aux Etats-Unis. Cette année, il ne faudrait pas à l’inverse “tomber dans un pessimisme excessif”, plaide le fondateur du Forum, Klaus Schwab. Avec une économie mondiale qui ralentirait à 3,5% au lieu de 5% en 2007, le monde n’est pas en récession, souligne-t-il. Les thèmes des réunions de Davos reflètent l’espoir de voir les pays émergents prendre le rôle de locomotive mondiale. Les congressistes sont ainsi appelés à se demander si “le monde s’enrhume toujours quand l’Amérique éternue”, ou encore si “l’Asie est prête à jouer son rôle sur la scène mondiale”. Le Forum compte sur la présence d’une dizaine de dirigeants de “fonds souverains”, ces entités publiques souvent originaires d’Asie ou du Moyen-Orient qui ont volé au secours ces derniers mois de grandes banques comme Citigroup, UBS, Morgan Stanley et Merrill Lynch, mais font l’objet de critiques pour leur opacité. “Nous devons comprendre comment ces fonds fonctionnent et Davos sera l’occasion de le faire”, espère M. Schwab. “Il est de bon augure que le monde en développement joue un rôle majeur dans le concert des nations”, ajoute le président du Forum, tout en reconnaissant que les fonds souverains soulèvent une problématique nouvelle: “Allons-nous vers un nouveau type de protectionnisme? Devons-nous créer des règlements pour les empêcher d’investir au niveau mondial?” Comme en écho à l’incertitude ambiante, l’humanité semble plus pessimiste quant à l’avenir de l’économie mondiale: selon un sondage auprès de 61.600 habitants de la planète, seuls 33% des sondés s’attendent à ce que les générations futures jouissent d’un monde plus prospère, alors qu’ils étaient encore 40% il y a un an. Autant de sujets de réflexion pour les 27 chefs d’Etat ou de gouvernement attendus à Davos, aux côtés d’une centaine de ministres et de plus de 900 patrons de grandes entreprises, sous bonne garde de l’armée suisse qui devra protéger plus particulièrement le président pakistanais Pervez Musharraf, la secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice et les Premiers ministres britannique, français et japonais. La mobilisation des altermondialistes paraît cependant s’essoufler, le Forum social mondial ayant renoncé cette année à organiser son “Anti-Davos”. Une centaine de manifestants d’extrême gauche ont été interpellés samedi dans la capitale suisse, Berne, après une manifestation interdite contre le forum. |
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