Brown : face à l’essor de l’Asie, l’ONU ou le FMI doivent se métamorphoser

 
 
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Le Premier ministre indien Manmohan Singh accueille son homologue bitannique Gordon Brown le 21 janvier 2008 au palais présidentiel de New Delhi (Photo : Pedro Ugarte)

[21/01/2008 10:11:14] NEW DELHI (AFP) Le Premier ministre britannique Gordon Brown a plaidé lundi à New Delhi pour une évolution radicale des organisations internationales nées après la Seconde guerre mondiale et qui ne tiennent pas compte de la puissance économique de la Chine et de l’Inde.

Arrivé dimanche en Inde, en provenance de Shanghaï, M. Brown a jugé que les Nations unies, le Fonds monétaire international ou la Banque mondiale, mises sur pied par des “visionnaires”, devaient se métamorphoser en raison du “boom économique asiatique” qui crée “un nouvel ordre mondial”.

Il s’agit du “plus important mouvement de balancier dans l’économie-monde en deux siècles”, a-t-il assuré.

“Nous pouvons et nous devons faire plus pour que nos institutions internationales soient plus représentatives. Je soutiens des changements au sein du FMI, de la Banque mondiale et du G8 qui soient le reflet de l’essor de l’Inde et de l’Asie”, a-t-il promis devant des hommes d’affaires.

La Grande-Bretagne, tout comme la France, soutient aussi le projet de hisser l’Inde au rang de membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU aux côtés de l’Allemagne, du Japon ou du Brésil.

M. Brown s’était déjà dit favorable à une proposition du président français Nicolas Sarkozy d’élargir le G8 à la Chine, l’Inde, l’Afrique du Sud, le Mexique et le Brésil, pour former un G13.

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Le Premier ministre britannique Gordon Brown prononce un discours le 21 janvier 2008 à New Delhi (Photo : Nicholas Bradley)

“Les règles du jeu et les institutions internationales de l’après-guerre étaient faites pour la Guerre froide et pour un monde de 50 Etats. Elles doivent être radicalement réformées pour s’adapter à la mondialisation, à un monde de 200 Etats et qui voit émerger un marché unique mondialisé”, a encore plaidé M. Brown.

Lorsqu’il était le ministre des Finances de Tony Blair, Gordon Brown s’était rendu en Chine et en Inde, les pays plus peuplés de la planète et aux croissances économiques les plus fortes au monde.

Mais il s’agit là de ses premières visites officielles depuis son arrivée à Downing Street en juin, des voyages destinés aussi à doper les échanges commerciaux bilatéraux.

La Grande-Bretagne est le quatrième partenaire commercial de l’Inde qui est elle-même le deuxième investisseur en Grande-Bretagne avec 1,3 milliard d’euros investis en 2007, grâce notamment à la communauté d’origine indienne au Royaume-Uni.

Londres et New Delhi sont dorénavant “des partenaires égaux”, a assuré dimanche soir M. Brown dont le pays fut la puissance coloniale de l’Empire des Indes britanniques jusqu’à la Partition et l’indépendance sanglantes de 1947.

Le chef du gouvernement britannique a été reçu par son homologue Manmohan Singh et s’est incliné devant le mémorial du Mahatma Gandhi, l’un des pères de l’indépendance.

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Le Premier ministre britannique Gordon Brown et son épouse Sarah jettent des pétales sur le memorial du Mahatma Gandhi le 21 janvier 2008 à New Delhi (Photo : Raveendran)

M. Brown devait rencontrer le chef de la diplomatie indienne, Pranab Mukherjee, et la présidente Pratibha Pratil avant une conférence de presse commune avec M. Singh dans la soirée.

Au cours de cette visite, New Delhi a apparemment mis de côté ses différences de vue avec Londres sur la question de la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Car M. Brown souhaite convaincre New Delhi, comme Pékin, de signer l’accord international sur le climat adopté à Bali.

L’accord de Bali, conclu en décembre dernier, impose le lancement de négociations au plus tard en avril 2008 et leurs conclusions fin 2009 à la conférence sur le climat de l’ONU à Copenhague, pour succéder aux premiers engagements du protocole de Kyoto qui expire en 2012.

L’Inde, comme la Chine, ont ratifié le protocole de Kyoto mais ne sont pas soumises à une limitation des émissions de gaz à effet de serre, par crainte que cela pèse sur leur croissance.

 21/01/2008 10:11:14 – © 2008 AFP