Chine : les investissements directs étrangers au plus haut en 2007

 
 
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Un homme téléphone devant un panneau publicitaire dans le quartier d’affaires de Pékin, le 16 janvier 2008 (Photo : Teh Eng Koon)

[21/01/2008 11:10:22] PÉKIN (AFP) L’argent étranger a de nouveau afflué en Chine en 2007, les investissements directs (IDE) progressant de plus de 13%, pour atteindre leur plus haut niveau, alors même que Pékin cherche à freiner l’investissement global.

Ces investissements, qui avaient connu en 2006 leur première baisse (de 4%) depuis le début du millénaire, ont crû en 2007 de 13,8% en glissement annuel, totalisant 82,66 milliards de dollars, selon un communiqué du ministère du Commerce, soit près de 20 fois plus qu’en 1991.

Hors secteur financier, les IDE ont atteint 74,77 milliards de dollars, enregistrant une augmentation de 13,59% en glissement annuel.

Pour Ma Qing, de l’organisme d’études économiques Monitor Group, “on voit bien que la Chine est l’un des bénéficiaires favoris d’IDE dans le monde”.

“Cela veut dire que l’économie chinoise va toujours bien. Les étrangers retirent plus d’un investissement en Chine que dans d’autres pays”, souligne l’économiste.

Mais ces flux d’argent contribuent aux bulles en formation dans certains secteurs et à l’excès de liquidités d’une économie chinoise tournant aujourd’hui à plein régime. En 2007, le PIB de la puissance asiatique devrait connaître sa cinquième année consécutive de croissance à deux chiffres.

Depuis l’ouverture aux capitaux venus d’ailleurs en 1992, la Chine est devenue l’usine du monde, et le deuxième exportateur de la planète, grâce notamment aux entreprises étrangères qui, seules ou en coentreprises avec des partenaires chinois, assurent environ 60% de ces exportations.

En outre, depuis 2005, dans le cadre de ses engagements auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), elle a entrepris d’ouvrir son secteur financier, et d’attirer de nouveaux IDE.

Les autorités centrales essaient désormais de tempérer les exportations et les investissements, préférant mettre l’accent sur la consommation intérieure. Elles ont fixé pour priorité en 2008 un contrôle plus strict du crédit.

Avec l’excédent commercial record de la Chine, les IDE contribuent par ailleurs à l’accumulation des réserves de change du géant asiatique, devenues début 2006 les premières au monde et dépassant désormais 1.500 milliards de dollars.

Les capitaux spéculatifs en sont également l’une des causes, selon Ma Qing, “comme le yuan s’apprécie tandis que le dollar est faible”.

“Je pense que le gouvernement devrait contrôler plus sévèrement les IDE pour bloquer le flot de capitaux spéculatifs, tout en encourageant les sorties de capitaux”, souligne Li Qing, une analyste de E-capital Securities.

Pékin a pourtant annulé une série de mesures jusqu’alors favorables aux IDE, comme la suppression de certains rabais de taxes à l’exportation, ou du système d’impôt sur les sociétés très avantageux pour les entités étrangères.

Notablement aussi, le gouvernement a durci les conditions d’acquisition d’entreprises chinoises par des groupes étrangers, dans sa loi anti-monopole, adoptée en août 2007, après 13 ans de gestation.

Désormais, “il guide l’investissement selon les secteurs, pour l’interdire, le restreindre ou l’encourager”, indique Feng Yuming, un analyste d’Oriental Securities.

Car, dit-il, “ces investissements étrangers n’aident pas à freiner l’économie. Ils font le contraire”.

 21/01/2008 11:10:22 – © 2008 AFP