[21/01/2008 18:03:00] PARIS (AFP) La Bourse de Paris a clôturé lundi en baisse de 6,83%, sa plus forte chute en une seule séance depuis le 11 septembre 2001, victime comme les autres places européennes d’un mouvement de panique qui n’a épargné aucun secteur, à l’exception de l’automobile. L’indice parisien vedette a perdu 347,95 points à 4.744,45 points, enfonçant successivement les seuils de 5.000, 4.900 et 4.800 points, dans un volume d’échanges record de plus de 13,3 milliards d’euros, selon des courtiers. Euronext a indiqué vers 18H15 avoir enregistré un volume de 11,86 milliards d’euros. Depuis le début de l’année, le CAC 40 accuse un recul de 15,49%. Londres a plongé de 5,48%, Francfort de 7,16% et l’Eurostoxx 50 de 6,87%. “Les marchés ont subi le contrecoup des décisions (du président américain) George Bush et de la violente reprise du dollar, qui ont fait craquer le dernier quarteron des valeurs qui résistaient encore”, a expliqué à l’AFP Frédéric Rozier, de la société de gestion Meeschaert. Selon M. Rozier, la défiance des investisseurs a frappé non seulement les valeurs financières, attaquées depuis des mois, mais aussi les secteurs de l’énergie, des transports et de la santé, “pourtant considérés comme ultra-défensifs” en période de ralentissement économique. La fermeture de la Bourse de New York, en raison du Martin Luther King Day, “a encore accru la volatilité” des indices en privant les opérateurs européens de direction claire, a ajouté un vendeur d’actions d’une grande banque européenne, interrogé par l’AFP. Premier déclencheur de la tempête boursière, le plan de relance de plus de 140 milliards de dollars présenté vendredi par George Bush n’a guère convaincu. Certains analystes l’ont jugé trop imprécis et insuffisamment ciblé, alors que la crise menace en premier lieu le secteur financier. Le directeur général du Fonds monétaire internationale (FMI), Dominique Strauss-Kahn, en visite à Paris, a estimé que les Bourses n’avaient “pas apprécié, semble-t-il, le paquet proposé par le président Bush”. Par ailleurs, les inquiétudes sur les rehausseurs de crédit ont une nouvelle fois pesé, une dégradation en chaîne des notes de ces sociétés risquant de déclencher un “credit crunch” (durcissement brutal des conditions de crédit) aux Etats-Unis, selon la maison de courtage Aurel. “Le marché anticipe clairement une récession américaine, et la crise de confiance risque de durer jusqu’à la publication des résultats semestriels de sociétés, en juillet-août, et les premiers signes d’une reprise aux Etats-Unis”, a estimé Frédéric Rozier. Société Générale (-7,99% à 78,52 euros), BNP Paribas (-9,62% à 62,71 euros), Crédit Agricole (-9,02% à 18,45 euros) et Dexia (-8,06% à 13,91 euros) ont subi de nouvelles rumeurs sur des dépréciations d’actifs liés au +subprime+, ainsi qu’une note du Credit Suisse défavorable au secteur bancaire français. Alstom (-6,69% à 124,51 euros), Air Liquide (-7,76% à 87,94 euros), Sanofi-Aventis (-5,91% à 57,55 euros) et EDF (-6,29% à 71,74 euros) ont été attaqués malgré leur statut “défensif”, les investisseurs “cherchant les valeurs où il reste du gras à éliminer”, selon Frédéric Rozier. PSA Peugeot-Citroën (+2,69% à 48,82 euros) et Michelin (-0,05% à 59,79 euros) ont profité “de leurs valorisations historiquement basses” et d’une note optimiste de Deutsche Bank qui table sur une restauration des marges dans le secteur automobile, a ajouté le gérant de Meeschaert. Bouygues (-3,67% à 48,44 euros) a vu l’une de ses filiales, à la tête d’un consortium, retenue pour construire à Singapour un stade et un complexe sportif d’un montant de 574 millions d’euros. PPR (-4,08% à 83,66 euros) a baissé moins que le marché malgré une étude défavorable des analystes de Lehman Brothers, qui estiment que le groupe français de luxe et de distribution est exposé à un ralentissement dans ses deux branches d’activité. |
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