[22/01/2008 13:48:49] PARIS8 (AFP) La chute des marchés boursiers et leur pessimisme grandissant concernant la croissance américaine a singulièrement assombri le contexte économique mondial sur lequel vont plancher à partir de mercredi grands patrons et dirigeants politiques au Forum de Davos (Suisse). La confiance qui régnait il y a un an lors de la dernière édition de ce “sommet des puissants” avait déjà été balayée par la crise des crédits immobiliers hypothécaires américains mais l’onde de choc n’en finit pas de se propager. Le Forum économique mondial qui organise l’événement avait prévu de nombreux débats sur le thème du risque en affaires et sur les conséquences d’un ralentissement économique. La chute des Bourses devrait rendre encore plus pressantes ces questions pour les centaines de dirigeants de multinationales et de ministres et pour la trentaine de chefs d’Etat et de gouvernement attendus cette semaine dans la petite ville suisse. Le fondateur et animateur du Forum, le professeur d’économie Klaus Schwab, souhaite que l’on évite cette année de “tomber dans un pessimisme excessif” ce qui risque d’être difficile pour certains patrons qui voient chaque jour chuter la valeur en Bourse de leur entreprise.
Le sort des pays émergents, Chine en tête, s’annonce comme un thème fort. Puissant moteur de la croissance mondiale ces dernières années, ils devraient selon l’opinion jusqu’à présent dominante, continuer sur leur lancée et empêcher la planète de tomber en récession. Mais le doute semble s’installer dans les esprits. Les Bourses asiatiques ont donné lundi le coup d’envoi de la chute des cours. A Shanghai, les investisseurs ont été particulièrement alarmés par les rumeurs évoquant l’annonce prochaine par Bank of China de lourdes pertes sur le marché des prêts hypothécaires américains à hauts risques, les fameux “subprime”. Le directeur général du Fonds monétaire international Dominique Strauss-Kahn, qui fera le voyage à Davos comme son homologue de la Banque mondiale Robert Zoellick, a lui-même posé la question de la résistance de ces économies: “Il n’est pas impossible que, même sur les pays émergents, ça ait un certain effet, que la croissance soit moins forte que celle qui était prévue”, a-t-il dit lundi à Paris. Pour Michel Aglietta, professeur d’économie à l’université de Paris X-Nanterre, “la Chine ne va pas compenser le ralentissement des pays développés et la croissance mondiale va ralentir sensiblement”, prévoit l’universitaire.
La trentaine d’hommes d’affaires chinois qui seront présents à Davos ne manqueront pas d’être courtisés par leurs homologues des pays développés, à la recherche de contrats. Le vice-premier ministre chinois Zeng Peiyan tentera pour sa part de rassurer ses interlocuteurs sur la solidité du système financier de son pays. Les patrons européens guetteront de leur côté les propos du président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet dans l’espoir d’une prochaine baisse des taux d’intérêt qui leur donnerait un peu plus de marge de manoeuvre face à des marchés et des banques de moins en moins enclins à les financer. Les ministres des Finances de la zone euro ont dit lundi soir leur inquiétude sur la situation économique américaine et son impact potentiel sur le Vieux continent. La ministre française Christine Lagarde, qui a souhaité une baisse des taux européens, aura l’occasion de le dire de vive voix à M. Trichet. Particulièrement exposés aux difficultés de la finance internationale, les Britanniques, représentés par leur Premier ministre Gordon Brown et son ministre des Finances Alistair Darling tenteront de rassurer à la fois sur la résistance de la place financière de Londres et sur leur gestion de la chute de la banque Northern Rock. |
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