[22/01/2008 13:06:46] PARIS (AFP) Le nombre de créations d’entreprises a atteint un record en 2007 en France, de plus en plus de Français devenant entrepreneurs pour sortir du chômage, mais ces entreprises ne grossissent pas assez pour améliorer significativement la situation de l’emploi, selon les économistes. L’an dernier, 321.478 entreprises ont été créées, un chiffre en hausse de 12,5% par rapport au précédent record de 2006, a annoncé mardi l’Insee. Les créations sont en hausse dans tous les secteurs d’activité, mais particulièrement dans les transports, la vente à distance, les professions paramédicales ou les activités liées aux soins corporels et au bien-être. En revanche, la hausse a nettement ralenti dans l’immobilier, selon l’Insee. Ce chiffre est “une très bonne nouvelle car cela prouve qu’il y a eu au moins autant de créations d’emplois”, a déclaré à l’AFP Hervé Novelli, secrétaire d’Etat chargé des Entreprises. C’est aussi la preuve, pour Nicolas Bouzou, économiste du cabinet Asterès, que “quand on prend les bonnes mesures économiques, ça marche”. La hausse est continue depuis 2003, année d’entrée en vigueur de la loi Dutreil, qui visait notamment à simplifier les formalités administratives de création d’entreprise. Mais surtout, “on a assisté à une explosion du nombre de créateurs d’entreprises qui étaient chômeurs”, souligne Mathieu Plane, économiste de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Début 2007, les contraintes pour accéder à l’aide aux chômeurs créateurs et repreneurs d’entreprises (ACCRE) ont été allégées, permettant à davantage de demandeurs d’emplois de se lancer. Ainsi, les bénéficiaires de cette aide “sont près de quatre fois plus nombreux en 2007 qu’en 2002”, relève l’Insee, avec une hausse de 42% sur les onze premiers mois de l’an dernier. Pour Mathieu Plane, c’est bien la hausse du chômage qui a provoqué des vocations d’entreprenariat: “Entre 1997 et 2002, on avait une croissance d’environ 2,6% et des chiffres de créations d’entreprises stables; depuis 2002, la croissance tourne autour de 1,8% et le nombre de créations augmente.” “Puisqu’il existe des aides à la création d’entreprises, beaucoup de chômeurs en profitent”, renchérit Marc Touati, économiste chez Global Equities. “Mais dès que les aides s’arrêtent, beaucoup d’entreprises font faillite ou disparaissent”, poursuit-il. Et si de plus en plus d’entreprises se créent, elles ne grossissent pas suffisamment pour améliorer significativement la situation de l’emploi. “Parmi les nouvelles entreprises, 87% se créent sans salarié”, souligne l’Insee. Et “depuis 2002, le nombre de créations d’entreprises sans salarié a progressé de 57% alors que celui des créations avec au moins un salarié n’a augmenté que de 14%”. Selon M. Touati, les entreprises restent souvent trop petites “en raison de pressions fiscales ou réglementaires”. “A cause d’effets de seuil”, qui provoquent une hausse des charges à mesure que l’entreprise grossit, “certaines préfèrent rester des microentreprises”, abonde Alexander Law, économiste chez Xerfi. “Il y a en France de très grandes entreprises, mais au milieu un déficit d’entreprises moyennes, ce qui prouve que ces petites entreprises ne croissent pas assez vite ni en assez grand nombre”, reconnaît Hervé Novelli, en promettant de “résoudre divers problèmes structurels relatifs à la fiscalité ou aux délais de paiement”. |
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