[22/01/2008 16:35:11] LONDRES (AFP) Les célèbres cigarettes Gitanes et Gauloises sont passées mardi sous pavillon britannique, avec le succès annoncé de l’OPA de 12,8 milliards d’euros du groupe Imperial Tobacco sur son concurrent franco-espagnol Altadis, héritier de l’ex-régie publique française Seita. Dans un communiqué diffusé à Londres, Imperial Tobacco a expliqué qu’il avait reçu 93,5% du capital d’Altadis, selon un décompte provisoire réalisé à l’issue de son offre publique d’achat (OPA) qui se terminait vendredi. Ce décompte n’inclut pas les actions d’Altadis cotées à la Bourse de Paris, qui représentent quelque 3% de son capital, et les résultats définitifs de l’offre seront annoncés vendredi 25 janvier par la CNMV, l’autorité boursière espagnole, a précisé Imperial Tobacco. Mais le groupe britannique considère d’ores et déjà son OPA comme un succès, puisque sa réussite était conditionnée à l’obtention de 80% du capital de sa cible. Le groupe a d’ailleurs indiqué qu’il allait demander que toutes les actions qui ne lui ont pas été apportées par les actionnaires d’Altadis lui soient automatiquement transférées, comme le prévoit la règlementation boursière espagnole. En s’emparant d’Altadis, Imperial Tobacco fait tomber dans son escarcelle des marques très populaires en France, comme les Gauloises et les Gitanes.
Altadis, issu de la fusion en 1999 entre l’ex-régie publique française des tabacs, la Seita, et le groupe espagnol Tabacalera, est aussi le fabricant des Fortuna, les cigarettes les plus vendues en Espagne, mais aussi le numéro un mondial du cigare (il produit notamment les célèbres Cohiba), et possède une importante filiale de distribution, Logista. Un profil qui va compléter avantageusement le portefeuille d’activités d’Imperial Tobacco, dont les principaux marchés sont le Royaume-Uni, l’Irlande et l’Allemagne, avec ses marques JPS, Peter Stuyvesant et les cigarettes Davidoff. Surtout, grâce à cette acquisition du numéro cinq, le Britannique conforte sa position de numéro quatre mondial de son secteur, derrière Altria (USA, ex-Philip Morris), son compatriote British American Tobacco, et le groupe nippon Japan Tobacco, en pleine course à la concentration des fabricants de tabac. Japan Tobacco lui-même avait racheté en 2006 le numéro six, le britannique Gallaher. Car les producteurs de cigarettes, aux volumes de ventes de plus en plus minés par le développement des législations contre le tabagisme, dont l’entrée en vigueur de l’interdiction de fumer dans les bars et les restaurant en France est l’avatar le plus récent, sont poussés à se rapprocher entre eux pour réaliser des économies d’échelle. A ce sujet, Imperial Tobacco prévoit de dégager 300 millions d’euros par an d’économies au bout de deux années, grâce à la baisse de ses coûts de production et des frais généraux, après toutefois des charges de restructuration de 470 millions d’euros. Le groupe britannique avait dû relever à deux reprises le prix son OPA avant que la direction d’Altadis ne finisse par l’accepter en juillet dernier : d’abord fixé à 45 euros par actions, il l’avait porté à 47 puis finalement 50 euros, valorisant ainsi sa cible à 12,8 milliards d’euros, et à 16,2 milliards d’euros dette comprise. |
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