Bourse : Wall Street limite la casse après la Fed, Paris et Londres rebondissent

 
 
[22/01/2008 17:52:31] PARIS (AFP)

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Des courtiers brésieliens, le 22 janvier 2008 à Sao Paulo (Photo : Mauricio Lima)

La Bourse de New York restait en forte baisse mardi à mi-séance, mais réduisait toutefois nettement ses pertes, finalement rassurée par l’intervention d’urgence de la Réserve fédérale, après un mouvement de panique initial.

Vers 17H00 GMT, le Dow Jones Industrial Average (DJIA) perdait 1,50% à 11.918,11 points. Alors qu’il avait plongé de près de 4% à l’ouverture, l’indice est parvenu à repasser un temps au-dessus des 12.000 points en fin de matinée. L’indice Nasdaq, à forte composante technologique, abandonnait lui 2,35% à 2.285,12 points.

“Les marchés américains tiennent plutôt bien le coup. La baisse actuelle n’est pas grand chose par rapport aux fortes baisses qui ont frappé le reste du monde”, a estimé Joel Naroff, économiste indépendant.

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La Réserve fédérale américaine à Washington, le 18 janvier 2008 (Photo : Saul Loeb)

Face à la peur d’un ralentissement économique mondial, la Réserve fédérale américaine a décidé de baisser son principal taux directeur de 0,75 point de pourcentage, à 3,50%, notant les risques accrus sur la croissance économique et la détérioration continue des marchés financiers.

Au terme d’une séance très agitée, la Bourse de Paris a terminé en nette hausse mardi, le CAC 40 progressant de 2,07%.

L’indice parisien a regagné 98,09 points à 4.842,54 points, ce qui est cependant loin de compenser sa chute de 6,83% lundi, et, au-delà, les cinq séances de baisse consécutives qu’il avait enchaînées. Depuis le début de l’année, le CAC 40 affiche un recul de 13,7%.

Le volume des transactions a été exceptionnellement élevé, à 16 milliards d’euros. Ce phénomène a amplifié les variations en cours de séance, l’indice abandonnant jusqu’à 5,04% dans les premiers échanges, et alternant au fil de la journée hausses et baisses.

Les Bourses de Londres et Francfort, qui ont connu les mêmes changements de tendance, ont fini pour la première en hausse (+2,90%) et pour la seconde en baisse (-0,31%), tandis que l’Eurostoxx 50 a gagné 1,35%.

L’inquiétude persistait cependant chez les intervenants sur les conséquences d’une crise majeure aux Etats-Unis, malgré les déclarations de la Maison Blanche assurant d’une absence de risque de réelle récession.

En Europe, M. Almunia s’est lui aussi voulu rassurant, en affirmant qu’il n’y avait pas de risque de récession mondiale généralisée.

“On ne parle pas d’une récession mondiale. On parle du risque d’une récession américaine”, a-t-il indiqué avant une réunion à Bruxelles des ministres des Finances de l’UE.

Le ministre slovène des Finances Andrej Bajuk, dont le pays assure la présidence de l’UE, a lui aussi relativisé les risques pour l’économie européenne. “Nous sommes persuadés qu’avec ses fondamentaux forts, l’Europe peut faire face”, a-t-il dit.

L’humeur restait néanmoins à la plus grande nervosité mardi en Europe.

Les Bourses des principales monarchies pétrolières du Golfe, dont celle de l’Arabie saoudite, ont quant à elle plongé mardi. L’indice du marché saoudien Tadawul All-Shares Index (TASI) a perdu 9,7%, terminant la journée sous la barre psychologique de 10.000 points, à 9.338,54 points. Le maximum de fluctuation autorisé à la baisse pendant une seule journée est de 10%. C’est la pire journée de ces deux dernières années dans le royaume: l’ensemble des 109 compagnies cotées ont terminé en baisse.

Comme à Ryad, les six autres bourses des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), qui s’étaient nettement redressées l’an dernier, ont perdu la plupart de leurs gains lors d’une journée particulièrement nerveuse.

Les investisseurs redoutent non seulement la propagation à l’ensemble de la planète d’une récession aux Etats-Unis, mais aussi une crise majeure du système financier, plombé par les difficultés des rehausseurs de crédit.

En Amérique latine, la tendance était à la hausse. La bourse de Mexico s’inscrivait en ouverture sur une progression de 3,27% et celle de Sao Paulo au Brésil de 3,11%.

En revanche, dans la matinée, ce fut la dégringolade en Asie, où les places boursières étaient paniquées par les perspectives de récession aux Etats-Unis, gros client des exportations de la région.

La dégringolade a dépassé 5% à Tokyo, 7% à Shanghaï et 8,65% à Hong Kong.

L’indice de la Bourse de Bombay en Inde a chuté de 4,97% à la clôture, après que les échanges eurent été suspendus pendant une heure à cause d’un plongeon de près de 10% à l’ouverture par crainte d’une récession aux Etats-Unis.

La Bourse de Bombay avait déjà dévissé lundi, cédant 7,41% à la clôture, sa plus forte baisse jamais enregistrée en une séance.

La Bourse de Séoul, qui a également suspendu ses échanges mardi en milieu de séance après une chute de 6,23%, a clôturé en très forte baisse de 4,4%.

La Bourse de Jakarta a enfin clôturé sur une chute de 7,7%, à 2.294,52 points. Le principal indice de la Bourse indonésienne a perdu 16% depuis le début de l’année et a reculé de 19% par rapport à son record établi le 9 janvier, à 2.830 points.

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