[23/01/2008 22:46:49] NEW YORK (AFP)
Wall Street a signé un net rebond en fin de séance mercredi, tout comme les places asiatiques, mais les Bourses européennes ont elles nettement replongé, encaissant mal les déclarations du président de la BCE qui a exclu une baisse de taux rapide dans la zone euro. A New York, après cinq séances consécutives de baisse, l’indice Dow Jones a regagné 2,50%, le Nasdaq 1,05% et le SP 500 2,14%. Après avoir de nouveau plongé initialement, “on est arrivé à un point où le marché réalise qu’il y a de bonnes affaires” d’investissements, après les ventes excessives des dernières séances, a affirmé Peter Cardillo, analyste d’Avalon Partners. L’optimisme avait en revanche de nouveau disparu sur les Bourses européennes, qui ont clôturé en forte baisse. Paris a perdu 4,25%, Francfort 4,88% et Londres 2,28%. L’Eurostoxx, qui regroupe 50 valeurs européennes, a cédé 4,68%. La baisse de l’indice vedette DAX de Francfort a passé un seuil psychologique important en atteignant 20,18% depuis le début de l’année – presque autant que ce qu’il avait gagné au cours de toute l’année 2007.
Selon Werner Bader, stratège actions de la banque régionale LBBW, Francfort est plus touchée que d’autres places du fait de la grande dépendance de l’économie allemande aux exportations, qui rend les entreprises vulnérables aux soubresauts de la conjoncture mondiale. A l’origine de la rechute des places européennes, les déclarations du président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet, qui a laissé entendre dans la matinée qu’une baisse de taux n’était pas au programme en zone euro, contrairement aux Etats-Unis, selon les analystes. Mardi, face à la peur d’une récession américaine et d’un ralentissement économique mondial, la Réserve fédérale (Fed) avait décidé en urgence d’amputer son principal taux directeur de 0,75 point de pourcentage, à 3,50%, ce qui a permis aux places mondiales de reprendre temporairement leur souffle. Sur les autres places américaines, la situation a été contrastée. La Bourse de Toronto, principale place au Canada, a grignoté 0,13, tandis qu’en Amérique latine, Mexico a gagné 2,71%, mais Buenos Aires a lâché 2,69% et Sao Paulo 3,32%.
Les Bourses nordiques ont toutes clôturé en baisse, tout comme Istanbul (-4,61%) ou encore Prague, qui a affiché une baisse de 4%, son plus bas niveau de clôture depuis septembre 2006. Plus tôt en Asie, le rebond avait en revanche été général. A Tokyo, deuxième place financière mondiale, l’indice Nikkei a terminé en hausse de 2,04%, après une spectaculaire dégringolade de plus de 9% au cours des deux séances précédentes. A Hong Kong, l’indice Hang Seng a bondi de 10,7%. Il a enregistré la plus forte hausse en une journée sur la place, alors qu’il s’était effondré de 8,65% la veille, la plus lourde chute de son histoire. A Sydney, l’indice S&P/ASX 200 a terminé en hausse de 4,35% et Shanghaï a gagné 3,14%.
Pour autant, les courtiers restaient prudents. “Le cauchemar n’est peut-être pas fini. Les investisseurs ne sont pas complètement convaincus que l’action de la Fed empêchera l’économie américaine de glisser dans la récession, si ce n’est déjà fait”, a avancé Astro del Castollo, directeur chez First Grade Holdings à Manille. Trois grands journaux économiques internationaux, The Economist, le Financial Times et le Wall Street Journal se demandaient mercredi matin si la Fed n’avait pas cédé à la panique en baissant ses taux aussi fortement et rapidement. |
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