[24/01/2008 17:30:38] PARIS (AFP) La Bourse de Paris a terminé sur un vigoureux rebond jeudi, le CAC 40 grimpant de 6,04% dans un marché en quête de bonnes affaires et soutenu par des publications d’entreprises rassurantes, malgré les pertes colossales de Société Générale. L’indice parisien a gagné 280,22 points à 4.916,98 points, dans un volume d’échanges toujours très élevé de 12,2 milliards d’euros, poursuivant ses violentes oscillations d’un jour sur l’autre et ramenant à 3,44% sa baisse depuis le début de la semaine. C’est la plus forte hausse en une seule séance depuis le 14 mars 2003, où le CAC 40 avait gagné 7,25%, profitant des succès militaires des Etats-Unis en Irak. Londres a bondi de 4,75%, Francfort de 5,93% et l’Eurostoxx 50 de 6,46%. “Ce très fort rebond est compréhensible après la terrible baisse de ces derniers jours. La belle séance de Wall Street mercredi montre qu’on était vraiment descendu très bas”, et donne donc le signal d’une vague d’achats à bon compte, a expliqué à l’AFP Romain Hayat, de la société de gestion Meeschaert. Les investisseurs ont en particulier apprécié le projet de l’autorité de régulation des assurances de l’Etat de New York, qui tente de mettre en place un plan de sauvetage pour les rehausseurs de crédit — au centre des inquiétudes depuis quelques semaines. Un vendeur d’actions parisien a lui aussi évoqué un “contre-effet” de la dégringolade de la veille, “étayé par d’excellents résultats de sociétés, dont Carrefour, PPR et Pernod-Ricard”, qui ont tiré l’ensemble des valeurs vedettes à l’exception de Société Générale. Suspendu jusqu’à la mi-journée, le titre a finalement cédé 4,14%, à 75,81 euros, après l’annonce de pertes de près de 7 milliards d’euros dues à une “fraude” massive au sein de la banque française, mais aussi à la crise des subprimes. “La sanction aurait pu être encore plus forte, compte-tenu de l’énormité de cette histoire, mais l’action avait déjà beaucoup perdu sur des rumeurs de dépréciations d’actifs, et la situation de la SG pourrait éveiller l’intérêt d’autres banques en Europe”, selon M. Hayat. BNP Paribas (+6,84% à 67,92 euros), Dexia (+9,46% à 16,30 euros) et Crédit Agricole (+7,98% à 20,43 euros) ont profité de la défiance envers leur concurrente et, paradoxalement, de l’annonce des pertes de Société Générale liées aux subprimes. “Même si ces pertes sont importantes, le marché apprécie de pouvoir enfin quantifier l’impact de la crise du crédit sur les banques, ce qui soutient les valeurs financières”, a estimé Arnaud Riverain, responsable de la recherche chez Arkéon Finance. PPR (+12,08% à 95,45 euros) s’est envolé, terminant en tête du CAC 40 après avoir annoncé tabler sur “une progression remarquable” de ses résultats en 2007 et sur une nouvelle amélioration en 2008. L’Oréal (+10,52% à 84,01 euros) a profité du rachat pour 1,15 milliard d’euros d’YSL Beauté, division parfums et cosmétiques de Gucci Group (groupe PPR), une opération jugée “stratégique” par les analystes, qui misent sur d’importantes synergies. Pernod-Ricard (+10,68% à 70,76 euros) a fortement rebondi après la publication par le groupe de vins et spiritueux d’un chiffre d’affaires trimestriel jugé “excellent” par la banque Natixis. Carrefour (+6,29% à 48,97 euros), qui a réalisé un chiffre d’affaires en hausse de 6,9% en 2007, à 92,3 milliards d’euros, attendra pour mettre en Bourse sa filiale foncière, estimant que les conditions de marché ne sont pas réunies “à court terme”. Ubisoft (+10,25% à 57,09 euros) a séduit par sa “forme presque insolente”, selon Arkéon Finance, après le nouveau relèvement par le groupe de ses objectifs, déjà rehaussés mi-décembre, et un chiffre d’affaires du troisième trimestre meilleur que prévu. |
||
|