[24/01/2008 15:45:03] HELSINKI (AFP) Nokia a terminé dans l’euphorie un très bon cru 2007, marqué par la consolidation de sa domination dans les portables, une cascade d’acquisitions et un mariage dans les réseaux avec l’allemand Siemens, et se retrouve en position de force pour 2008. Numéro un mondial incontesté des téléphones portables avec une part de marché de 40%, l’équipementier en télécoms a ébloui concurrents, actionnaires et analystes jeudi en annonçant un quatrième trimestre record et supérieur aux attentes. Il s’est vendu 133 millions de téléphones du groupe finlandais dans le monde entre octobre et décembre, soit 4 téléphones sur 10, une performance inédite qui lui permet de creuser l’écart face à ses rivaux directs, Samsung et Motorola. Le sud-coréen et l’américain arrivent très loin derrière, avec 14,5% et 13% de parts de marché respectivement, selon les derniers chiffres de l’institut Gartner, datant du 3e trimestre. Nokia pourrait battre de nouveaux records en 2008 compte tenu de son avance dans les pays émergents, Chine et Inde en tête. “Certains, parmi nos concurrents, lorgnent sur les marchés d’entrée de gamme”, a néanmoins prévenu le PDG, Olli-Pekka Kallasvuo, lors d’une conférence téléphonique d’analystes. “Les ambitions de Samsung surtout doivent être prises au sérieux. Mais jusqu’à quel niveau de prix est-il prêt à descendre?”, s’est-il demandé. En hausse de 44% au quatrième trimestre, le bénéfice net a explosé en 2007, passant à 7,2 milliards d’euros, en hausse de 67%, pour un chiffre d’affaires de 51 milliards d’euros (+24%), équivalant aux deux tiers du budget de l’Etat finlandais. L’action Nokia, qui avait vu une partie de ses gains enregistrés depuis le début de l’année effacés par la débâcle boursière liée à la crise financière aux Etats-Unis, s’est envolée jeudi à la Bourse d’Helsinki où elle prenait près de 14% en fin de journée. Olli-Pekka Kallasvuo, qui a succédé à Jorma Ollila, parti à Shell, en juin 2006, s’est félicité d'”une année de croissance forte et de hausse de la rentabilité” qui oriente Nokia dos au vent pour “pousser les feux de l’innovation et de la croissance”. De fait, 2007 aura été l’année des grands travaux –fusion des réseaux avec ceux de Siemens, externalisation de la recherche et développement, transfert de la production vers les pays à bas coût (Europe de l’Est, Asie)– mais aussi celle des grandes dépenses. “L’année écoulée a été l’occasion pour Nokia de prendre des initiatives stratégiques, avec le début des opérations de Nokia Siemens Networks, nos efforts vers les services internet à travers le lancement d’Ovi (portail internet, ndlr) et l’annonce du rachat de l’américain Navteq”, a rappelé M. Kallasvuo. Nokia a déboursé 5,7 milliards d’euros pour s’offrir Navteq, un des leaders mondiaux de la cartographie numérique: c’est le prix à payer, selon le groupe, pour s’assurer la part du lion d’un marché à fort potentiel. Le cabinet d’études iSuppli Corp. estime que la vente de combinés permettant la lecture de cartes numériques pourrait tripler d’ici 2010, à plus de 112 milliards de dollars. De l’infrastructure au téléphone, de l’opérateur au consommateur, du producteur au distributeur de contenus, Nokia met peu à peu la main sur l’ensemble de la chaîne télécoms, diversifiant ses sources de revenus. Outre Navteq, dont le rachat reste soumis à l’approbation des autorités de la concurrence, Nokia a investi tous azimuts l’an dernier: internet mobile (son portail Ovi, la reprise de Twango et Avvenu dans le partage de fichiers multimédias), musique (“Music Store” et “Nokia Comes With Music” qui s’adosse au catalogue d’Universal Music), marketing sur portables (Enpocket), logiciels (Aperto). |
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