[25/01/2008 11:58:15] LONDRES (AFP) Le brasseur britannique Scottish & Newcastle (S&N), propriétaire en France de Kronenbourg, a accepté vendredi d’être racheté par le danois Carlsberg, qui devient ainsi numéro un mondial, et le néerlandais Heineken pour 7,8 milliards de livres (10,5 milliards d’euros), ont annoncé les trois brasseurs dans un communiqué commun. Après avoir refusé trois propositions inférieures, S&N a fini par accepter vendredi l’offre à 800 pence par action du consortium, qui valorise son capital existant à 7,6 milliards de livres, et le capital “existant et à venir” à 7,8 milliards de livres, selon le consortium, qui précise qu’aucun dividende ne sera versé en sus de ce prix. Carlsberg héritera de Kronenbourg ainsi que des activité grecques, chinoises et vietnamiennes de S&N. Surtout, il emporte la lucrative deuxième moitié de BBH, sa coentreprise avec S&N en Russie. Heineken prendra les activités britanniques, irlandaises, portugaises, finlandaises, belges, américaines et indiennes. La séparation du groupe sera faite “le plus vite possible et en tout cas dans les douze mois” suivant la réalisation effective de la fusion, prévue au deuxième trimestre. Le directeur général de Carlsberg, Joergen Buhl Rasmussen, a indiqué vendredi que son groupe allait ainsi connaître la plus forte croissance du monde dans le secteur, témoignant de sa confiance dans la poursuite de l’expansion du marché est-européen, même si le groupe doit à court terme affronter un coût de matières premières en hausse et une concurrence accrue.
Carlsberg et S&N sont tombés d’accord aussi sur la divulgation des perspectives de BBH pour 2008-2010, ce qui était jusqu’à présent une pierre d’achoppement entre les deux groupes. Avec Kronenbourg en France, Carlsberg met la main sur le premier brasseur national, qui a réalisé en 2006 un chiffre d’affaire de 860 millions d’euros pour un bénéfice de 71 millions d’euros, avec une part de marché de 35% en 2006. M. Rasmussen a révélé que l’extension d’une journée de la période d’offre, qui avait fait craindre au marché jeudi que la transaction ne capote, était due à la complexité de l’accord et non à une mésentente sur le prix. Ces doutes avaient faire reculer Scottish & Newcastle de plus de 8% en matinée, avant que le titre se reprenne. Carlsberg paiera la plus grosse part du prix, 54,5%. Outre les divers marchés internationaux qu’il récupère, Heineken de son côté s’arroge avec le Royaume-Uni le plus gros morceau de l’activité de S&N. En 2006, le Royaume-Uni seul a représenté 45% des 4,155 milliards de livres de chiffre d’affaires de S&N, la part dans BBH 17,4% et le reste des opérations internationales 37,7%. Le directeur général de Heineken, Jean-François van Boxmeer, a estimé que l’acquisition de S&N donnerait à son groupe “un leadership incontestable en Europe”. Carlsberg estime les synergies à 126 millions de livres d’ici à la troisième année (100 millions pour BBH, 26 millions en France et en Grèce), et Heineken à 120 millions de livres d’ici à la quatrième année. |
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