[26/01/2008 08:21:26] PARIS (AFP) Après une semaine entamée sur un “lundi noir” et marquée par l’annonce de pertes massives par la Société Générale, la Bourse de Paris devra la semaine prochaine trouver une direction entre les nombreux indicateurs économiques, publications de sociétés, et la réunion de la Fed. Au terme d’une semaine agitée, l’indice CAC 40 a finalement perdu 4,21%, à 4.878,12 points, après avoir commencé lundi sur la plus forte chute en une séance depuis le 11 septembre 2001, reculant de 6,83%, puis de 4,25% mercredi. Jeudi, c’est à la hausse que le fort mouvement s’est fait: +6,01%. “Ce qu’il faut retenir c’est la volatilité, plus que le mouvement”, a affirmé Christian Parisot, économiste chez Aurel. Les volumes d’échanges sur le CAC 40 ont atteint des niveaux records toute la semaine, jusqu’à 16 milliards d’euros mardi. Le déclencheur, selon les analystes, a été les difficultés d’Ambac, l’un des principaux organismes de rehaussement de crédit aux Etats-Unis, qui se portent garants de titres dont certains sont détenus par des banques. “La problématique du marché est qu’il y a d’une part un aspect purement financier, et d’autre part le problème économique” lié à la conjoncture américaine, a expliqué Christian Parisot, ajoutant que les fortes amplitudes observées relevaient surtout du premier cas. L’annonce de 2 milliards de dépréciations liés au “subprime” par Société Générale a souligné que les banques européennes aussi étaient touchées par la crise. Mais c’est surtout l’annonce de 4,9 milliards de pertes dues à une “fraude” qui a mis à mal la banque rouge et noire. Si les chiffres n’ont été rendu publics que jeudi, le titre Société Générale a été malmené toute la semaine, perdant plus de 13%. En cas d’absence de nouvelles supplémentaires sur le secteur financier, le marché devrait concentrer ses esprits sur l’économie. La semaine à venir s’annonce ainsi “sous haute tension pour les marchés financiers”, avec la tenue du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) et “une avalanche de statistiques macroéconomiques globalement peu favorables” aux Etats-Unis, selon le courtier Natixis. Les économistes et les marchés tablent sur une nouvelle baisse d’un demi-point du principal taux directeur de la Fed, alors que celle de trois quarts de point réalisée en urgence mardi avait permis d’endiguer la chute des Bourses. Le lendemain, l’indice replongeait après des propos du président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet fermant la porte à une détente monétaire en zone euro. Les investisseurs seront attentifs à la publications aux Etats-Unis de nombreuses statistiques, notamment le rapport sur l’emploi vendredi, et plusieurs indices de confiance des consommateurs mardi et jeudi, mais aussi le PIB du 4e trimestre mercredi. Enfin, la saison des résultats atteindra un sommet aux Etats-Unis, et la publication des chiffres d’affaires continuera en France, avec en particulier Vivendi mercredi, puis Axa, Areva et Vinci jeudi. Les investisseurs se concentreront sur les prévisions pour 2008, sur l’exposition de la société aux Etats-Unis et dans un contexte de croissance ralentie, a souligné Romain Boscher, responsable de la gestion actions chez Groupama Asset Management. “Les Bourses vont continuer à devoir absorber quelques mauvaises nouvelles. Les analystes sont encore un peu trop optimistes aujourd’hui” concernant les publications d’entreprises, a-t-il dit. La prudence devrait être de mise. “Le scénario de volatilité est extrêmement décourageant pour les investisseurs”, a noté M. Boscher, mais “la baisse est suffisamment avancée pour que ceux qui sont sous-exposés ou qui disposent de liquidités commencent à réinvestir”, selon lui. |
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