[26/01/2008 10:03:46] NEUILLY-SUR-SEINE (AFP)
Des perquisitions ont eu lieu vendredi soir au siège de la Société Générale à La Défense, suite à la “fraude” massive qui a fait perdre à la banque près de 5 milliards d’euros, a indiqué samedi à l’AFP une porte-parole de la banque. “Des perquisitions ont eu lieu hier soir au siège de la Société Générale”, a indiqué une porte-parole du groupe, sans plus de précisions, confirmant une information du journal Le Parisien. Ces perquisitions avaient principalement pour objectif de saisir les fichiers informatiques du jeune trader, Jérôme Kerviel, mis en cause par la banque, qui l’accuse de fraude, a-t-on appris de source proche du dossier. Des policiers sont aussi allés vendredi en fin d’après-midi dans l’immeuble de Neuilly-sur-Seine où est domicilié Jérôme Kerviel, selon des témoins interrogés vendredi par l’AFP. Ils sont repartis vers 20h30, porteurs, selon des témoins , de mallettes. Aucune confirmation d’une perquisition n’a pu être obtenue, de source judiciaire ou policière. Le parquet de Paris centralise les plaintes visant cette “fraude” record après le dessaisissement en sa faveur du parquet de Nanterre qui avait enregistré jeudi soir celle déposée par la banque.
Le parquet de Paris a ouvert jeudi une enquête préliminaire, confiée à la brigade financière, à la suite d’une première plainte contre X déposée dans la matinée au nom d’un petit porteur pour “escroquerie, abus de confiance, faux et usage de faux, complicité et recel”. La Société Générale avait déposé en fin d’après-midi une plainte pour “faux et usage de faux” et “atteinte au système de traitement automatisé des données” à Nanterre (Hauts-de-Seine). Le parquet de Paris avait alors demandé au parquet de Nanterre de se dessaisir en sa faveur au titre de sa compétence de juridiction interrégionale spécialisée et compte-tenu de la localisation à Paris du siège social de la banque.
Le PDG de la Société Générale Daniel Bouton, s’est défendu d’avoir cherché à déguiser des pertes liées à la crise des “subprimes” en les attribuant à un seul trader, dans une interview au Figaro parue samedi. “Ce qui est arrivé à la Société Générale n’a rien à voir avec une catastrophe qui aurait été le fait de notre stratégie. Cela s’apparente à un incendie volontaire, qui aurait détruit une grosse usine d’un groupe industriel”, a déclaré M. Bouton. Il a rejeté l’hypothèse d’avoir “transféré dans un trou nouveau des pertes provenant d’un autre trou”. “Cela, a-t-il souligné, ne tient pas debout, ni techniquement ni comptablement.” Il a aussi démenti la responsabilité de la SG dans la chute spectaculaire des marchés financiers en début de semaine, ainsi que dans la décision de la Réserve fédérale américaine (Fed) qui a abaissé mardi son principal taux directeur de 0,75%.
“C’est absurde! Ce sont les bourses asiatiques qui ont donné le +la+. Nous avons absolument respecté l’intégrité (ndlr: des marchés) en demeurant dans la norme admise qui veut qu’un établissement ne peut à lui seul intervenir sur plus de 10% d’un marché donné”, a dit M. Bouton. Se voulant rassurant envers la clientèle, il a indiqué que l’augmentation de capital de 5,5 milliards d’euros prévue par la banque est “une opération qui restaure toute la solidité de la Société Générale, et même, l’améliorera”. “Nos forces sont intactes”, a-t-il déclaré. Concernant une éventuelle OPA hostile qui pourrait être lancée par une banque concurrente sur la SG, fragilisée, M. Bouton a indiqué que “ce ne serait pas la première fois depuis 1987”, date de la privatisation de la banque. |
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