[26/01/2008 11:48:14] DAVOS (AFP) Le directeur général du Fonds monétaire international, Dominique Strauss-Kahn, a plaidé samedi à Davos pour une réponse “sérieuse” aux Etats-Unis et ailleurs face au risque de récession par des mesures ponctuelles de relance budgétaire. “Qu’il y ait ou non récession, il est clair qu’il y aura un ralentissement sérieux (aux Etats-Unis) et cela appelle une réponse sérieuse”, a déclaré M. Strauss-Kahn lors d’un débat public au Forum économique mondial. “Tout le monde conçoit que la crise que nous vivons vient des Etats-Unis mais que c’est une crise qui doit être traitée au niveau mondial”, a déclaré le patron du FMI. En référence à la baisse des taux de la Réserve fédérale américaine et aux liquidités injectées par celle-ci et la BCE, M. Strauss-Kahn a salué l’action des banques centrales tout estimant qu’il fallait faire davantage. “Bien sûr, il faut continuer à traiter correctement la crise par la politique monétaire mais cela peut ne pas suffire. Il faut se préparer à des mesures temporaires en matière budgétaire”, a-t-il dit. “Les pays qui ont des difficultés budgétaires doivent continuer à améliorer leur situation mais ceux qui ont une assez grande facilité budgétaire doivent venir au secours de la relance d’ensemble qui va sans doute être nécessaire”, a-t-il ajouté dans une allusion claire à la Chine. Alors que la BCE est durement critiquée en Europe pour ne pas avoir baissé ses taux rapidement, le directeur du FMI a laissé entendre que de nouvelles baisses de taux d’intérêt devraient être possibles. “Il y a à l’évidence une certaine marge de manoeuvre sur le plan monétaire et il y en aura probablement davantage dans les semaines et les mois qui viennent avec la baisse du prix des matières premières, peut-être du pétrole, et de la demande”, a ajouté M. Strauss-Kahn. Selon le patron du FMI, les prévisions révisées qui seront annoncées la semaine prochaine par son institution feront apparaître clairement un ralentissement économique. La baisse généralisée des marchés boursiers ces dernières semaines a montré qu’il n’y avait pas de “découplage” espéré entre les pays développés et les marchés émergents, a-t-il observé. M. Strauss-Kahn a même évoqué “des risques spécifiques” aux pays émergents qui ont profité de la hausse des cours des matières premières et d’un afflux de capitaux. “Ces deux éléments peuvent changer”, a-t-il mis en garde. Il a également noté que la crise financière découlait de “défauts dans la supervision et la réglementation” aux Etats-Unis. |
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