Le Finlandais Nokia a encaissé indûment des subventions allemandes

 
 
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Le E61i de Nokia, présenté à Barcelone, le 12 février 2007. (Photo : Lluis Gene)

[27/01/2008 09:37:31] BERLIN (AFP) Le numéro 1 mondial des télécommunications, Nokia, qui va fermer une usine à Bochum (ouest de l’Allemagne), pourrait avoir encaissé plus de subventions en Allemagne qu’il n’aurait dû, y ayant créé moins d’emplois que promis, a-t-on appris samedi auprès des autorités locales.

Les subventions accordées étaient fonction du nombre d’emplois fixes à Bochum, or le groupe finlandais aurait employé dans cette usine de Rhénanie entre 200 et 400 personnes de moins que les 2.860 qu’il avait promis d’embaucher sur la période 2002-2005, a indiqué à l’AFP un porte-parole du ministère de l’Economie de Rhénanie-du-Nord/Westphalie (NRW), confirmant ainsi partiellement des informations de l’hebdomadaire Focus.

Le Land de NRW a confié une étude en ce sens à son bras financier, la Landesbank NRW, a expliqué le porte-parole. Or, il ressort des premières conclusions de cette étude que l’industriel scandinave, qui a touché en tout 40 millions d’euros de subventions de la part du Land, aurait employé “200 à 400” personnes de moins qu’annoncé, a-t-il précisé.

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Des employés de Nokia, le 25 janvier 2008 devant leur usine de Bochum qui va fermer (Photo : Michael Gottschalk)

“Nous examinons si cette affaire aura des conséquences, et si oui, lesquelles”, a ajouté le porte-parole.

Selon Focus, le parquet de Düsseldorf envisage une enquête pour escroquerie aux subventions.

Le gouvernement fédéral cherche lui aussi à savoir s’il y a moyen de récupérer une partie des subventions accordées, soit plus de 20 millions d’euros de l’Etat fédéral, selon le chef du gouvernement de NRW, Jürgen Rüttgers.

Nokia a annoncé la semaine dernière qu’il allait fermer mi-2008 une grosse usine à Bochum, qui lui revient trop cher, au profit d’une usine en Roumanie. L’annonce a soulevé un tollé en Allemagne. L’usine de Bochum emploie 2.300 salariés. Quelque 2.000 emplois supplémentaires de travailleurs temporaires et chez les sous-traitants de la région seraient menacés.

Toutefois, affirme samedi le quotidien Bild, qui cite des sources au sein de l’entreprise, l’annonce de cette fermeture ne saurait être une surprise dans la mesure où les problèmes de coûts de l’usine de Bochum ont été “régulièrement” discutés “depuis 2004” au sein des réunions du conseil de surveillance, où siège la dirigeante du comité d’entreprise, Gisela Achenbach.

Pendant ces réunions, “différentes solutions” ont été évoquées, ajoute Bild, sans préciser si l’idée d’une fermeture pure et simple y a été développée.

Mme Achenbach et d’autres membres du comité d’entreprise avaient réagi à l’annonce de la fermeture de l’usine en disant tomber des nues.

 27/01/2008 09:37:31 – © 2008 AFP