Jacques Attali, le
président de la Commission pour la libération de la croissance française qui
a remis, il y a tout juste quelques jours, un rapport retentissant sur
l’avenir de la France au président Sarkozy, vient de publier une courte
introspection où il signifie qu’un train peut en cacher un autre !
Défait, il estime que la
crise des subprimes qui est en train de causer des dégâts plus ou moins
importants sur les marchés financiers mondiaux pourrait bien vite laisser la
place à une autre crise, encore plus grave, qui prend son origine dans le
système américain des cartes de crédit.
Selon Attali, en
Amérique, chacun, et en particulier les ménages les plus fragiles, utilisent
au maximum des cartes de crédits “pre-approved” reçues dans les boites aux
lettres. Et cela conduit à un niveau d’endettement en cartes de crédit des
ménages américains gigantesque : environ 2.500 milliards de dollars, ce qui
est très largement supérieur aux dettes pour le logement et aux subprimes.
Le plus dangereux, c’est
que nous sommes devant un cas de El haj-Moussa & Moussa-el Haj ! Car,
tenez-vous bien, ce sont les mêmes qui sont endettés pour l’un et pour
l’autre. C’est-à-dire que ceux qui risquaient de perdre leurs maisons ont
tiré au maximum sur toutes leurs cartes de crédit (“maxing out on credit
cards”) avant de se résoudre à habiter sous des tentes.
L’ensemble de ces
créances en carte de crédit a été ensuite regroupé, comme pour les subprimes,
en titres spécifiques, revendus de banque en banque ; nul ne sait
exactement, pour le moment, où se trouvent tous ces titres. Autrement dit :
les crises bancaires ne font que commencer.
Alors, ouvrons l’œil et
n’attendons pas la bourrasque annoncée !
|