Notée A4 pour le risque
pays, la Tunisie se retrouve dans le 3è groupe du classement note pays de la
région Maghreb-Moyen-Orient (17 pays), derrière les Emirats Arabes Unis, le
Koweit, le Qatar notés A2, le Bahrein et Oman notés A3.
Elle devance dans ce
classement l’Egypte, la Jordanie, le Liban, la Libye, la Syrie, le Yémen,
l’Irak et l’Iran notés B,C ou D dans l’échelle de notation de la Coface.
Chose étonnante on retrouve le Maroc et la Mauritanie dans le tableau de la
région Afrique plutôt que dans la liste du Maghreb.
Pour la note
Environnement des Affaires, la Tunisie obtient la même note que pour le
risque pays, c’est-à-dire A4 avec le Bahrein qui elle aussi obtient la même
note que pour le risque pays, soit A3 et l’Egypte qui garde sa note B sur
les deux types de notation.
Certains pays de ce même
classement de la région Maghreb-Moyen-Orient obtiennent des notes
Environnement des Affaires meilleurs que leurs notes pays, c’est le cas
notamment de la Jordanie, du Liban et de l’Iran ; d’autres par contre voient
leurs notes environnement des affaires moins bien noté que leurs notes
souveraines, c’est le cas d’Oman, de l’Algérie, de l’Arabie saoudite, de la
Libye et du Yémen.
Depuis septembre 2006, la
Tunisie fait partie des pays que la Coface a mis « sous surveillance
positive » en compagnie de la Pologne (note A3) et de l’Albanie (note D). La
Coface explique cette mise sous surveillance positive par « La croissance
est restée soutenue en 2007, portée par une consommation des ménages
dynamique et la bonne tenue des investissements dans les secteurs du BTP, du
tourisme et des services (back-office bancaire et financier, offshoring) ».
La Tunisie, sous
surveillance positive
Elle estime également que
« l’activité en 2008 devrait continuer à bénéficier de la diversification
progressive du tissu productif, et notamment de la montée en puissance des
industries mécanique et électrique qui compense graduellement la perte de
compétitivité du secteur textile. Ces perspectives positives, soutenues par
une politique industrielle volontariste des autorités et un environnement
des affaires performant, se traduit par un niveau satisfaisant de la
solvabilité des entreprises. L’indice Coface des incidents de paiement est
ainsi orienté à la baisse depuis trois ans ».
Selon la Coface « cette
conjoncture favorable facilite la gestion des finances publiques. Le déficit
budgétaire devrait ainsi demeurer inférieur à 3% du PIB en 2008, en dépit de
la hausse des subventions aux prix de l’essence ». Ainsi « la balance
commerciale pâtit, quant à elle, de l’envolée des cours d’hydrocarbures et
de la concurrence dans les secteurs clés d’exportation, laquelle est appelée
à s’intensifier avec l’ouverture totale du marché tunisien aux produits
européens à partir de janvier 2008. Pour autant, le déficit courant reste
contenu grâce au niveau élevé des recettes du tourisme et des transferts
privés. Dans ce contexte, le besoin de financement, modéré, demeure
largement couvert par les investissements directs étrangers et le pays
affiche un niveau de réserves très confortable. Le niveau d’endettement, qui
demeure élevé, poursuit ainsi sa décrue ».
La Coface considère que
la Tunisie jouit d’une forte stabilité politique ; mais estime que le
chômage massif des jeunes diplômés nourrit un important sentiment de
frustration et qu’en dépit de l’engagement du gouvernement à stimuler
l’activité, le sous-emploi des jeunes qualifiés devrait rester un problème
majeur.
Les Etats-Unis sous
surveillance négative
14 pays se retrouvent
dans la liste des pays sous surveillance négative, avec en tête les
Etats-Unis (note A1) depuis mars 2007, suivi par le Royaume-Uni (note A1)
depuis juin 2007 et l’Espagne depuis septembre 2007.
La Coface explique cette
mise sous surveillance des Etats-Unis ainsi : «En 2007, la croissance a
affiché une décélération moins prononcée qu’attendue, le retournement de la
construction résidentielle ne s’étant encore que partiellement propagé à la
consommation des ménages et aux autres secteurs de l’économie. Ce
fléchissement a été contenu grâce à la très bonne tenue des exportations.
En 2008, le
ralentissement de la croissance sera plus marqué. Il sera toutefois atténué
par la poursuite des performances à l’exportation. L’ajustement du secteur
de la construction résidentielle se poursuivra au moins jusqu’au troisième
trimestre. Les ménages, déjà très endettés (135% de leur revenu disponible),
subiront le retournement de l’effet richesse lié à la valorisation de leur
patrimoine immobilier et feront face à des conditions plus dures de
refinancement de leurs crédits hypothécaires, ce qui maintiendra leur taux
de défaut à la hausse. De plus, leur confiance sera érodée par la
contraction du marché de l’emploi et la hausse du chômage. Ces évolutions
défavorables seront amplifiées par une progression moindre de leur revenu
disponible et par un prix de l’essence à la pompe élevé. Ils réduiront
significativement leur consommation (70 % du PIB), ce qui affectera de
nombreux secteurs clés de l’économie. Globalement l’investissement des
entreprises sera moins dynamique encore cette année. Cela concernera plus
spécifiquement les investissements en structures, qui devront être
repoussés, faute de conditions favorables d’accès au crédit. En revanche,
fortes d’un taux d’endettement peu élevé (43% du PIB) et d’une marge
d’autofinancement confortable (88 %), les entreprises poursuivront leurs
achats d’équipement, en dépit d’un effritement du taux de profit (9,3% du
PIB). Les exportations (12% du PIB) continueront d’afficher de belles
performances, ce qui compensera la faiblesse de la demande interne. Elles
continueront de s’appuyer à la fois sur un taux de change favorable et sur
la dynamique toujours vive dans les zones émergentes, la Chine et le
Moyen-Orient en particulier. Parallèlement, les importations marqueront le
pas. Le déficit du budget fédéral devrait, quant à lui, à nouveau se
creuser.
Aujourd’hui, les
comportements de paiement des entreprises restent globalement bons et la
rentabilité moyenne très satisfaisante. Cette situation est pour l’instant
reflétée par l’indice Coface des incidents de paiement qui se situe autour
de la moyenne mondiale. C’est particulièrement le cas pour les entreprises
largement tournées vers l’exportation qui enregistrent une progression de
leurs profits à deux chiffres. Les opérateurs domestiques sont à plus rude
épreuve. Des secteurs font en effet d’ores et déjà face à des situations
financières tendues, qu’aggraverait un « credit crunch » (la construction
résidentielle, la construction automobile, la distribution liée à l’habitat,
les services aux particuliers et les et les secteurs textile-habillement,
hifi-TV-vidéo) ».
Région
Maghreb/Moyen-Orient
|
|
Note
Envir. Des Affaires |
Rang EA |
Note Pays
@Rating |
Rang RP |
1 |
Emirats Arabes
Unis |
A3 |
2 |
A2 |
1 |
2
|
Koweït |
A3
|
2
|
A2
|
1 |
3
|
Qatar |
A3
|
2
|
A2
|
1 |
4
|
Bahrein
|
A3
|
2
|
A3
|
2 |
5 |
Oman |
A4 |
3 |
A3 |
2 |
6 |
Algérie
|
B
|
4
|
A4 |
3 |
7 |
Arabie
Saoudite |
B
|
4 |
A4
|
3 |
8
|
Israël
|
A2
|
1
|
A4
|
3 |
9 |
Tunisie |
A4 |
3 |
A4 |
3 |
10
|
Egypte |
B |
4 |
B
|
4 |
11
|
Jordanie |
A4
|
|
B
|
4 |
12
|
Liban
|
B |
4 |
C
|
5 |
13
|
Libye
|
D
|
6
|
C |
5 |
14
|
Syrie |
C |
5
|
C
|
5 |
15
|
Yémen
|
D
|
6
|
C
|
5 |
16 |
Irak
|
D
|
6
|
D
|
6 |
17
|
Iran
|
C |
5
|
D
|
6 |
La Tunisie dans le classement par
catégorie de risque
Algérie
|
B
|
A4
|
Arabie Saoudite
|
B
|
A4
|
Brésil
|
A4
|
A4
|
Bulgarie
|
A4
|
A4
|
Colombie
|
B
|
A4
|
Costa-Rica
|
A3
|
A4
|
Croatie
|
A3
|
A4
|
Israël
|
A2
|
A4
|
Maroc
|
A4
|
A4
|
Panama
|
A4
|
A4
|
Roumanie
|
A4
|
A4
|
Tunisie
|
A4
|
A4
|
La
notation pays de la Coface
La note pays @rating attribuée par Coface mesure
le niveau moyen de risque d’impayé à court terme présenté par les
entreprises d’un pays. Elle indique dans quelle mesure un engagement
financier d’une entreprise est influencé par les perspectives économiques,
financières et politiques du pays concerné. Cependant, les opérateurs du
commerce international savent qu’il peut y avoir de bonnes entreprises dans
de mauvais pays, et de mauvaises entreprises dans de bons pays ; et que le
risque global est fonction tout à la fois des spécificités de l’entreprise,
et de celles du pays dans lequel elle opère. La notation pays @rating
complète donc tout naturellement la notation entreprise @rating, en
permettant de mieux apprécier globalement le risque d’une opération.
Comment sont
attribuées les notes pays ?
Ces notes
s’appuient sur la double expertise développée par Coface :
– expertise
macroéconomique en matière d’appréciation des risques pays au travers d’une
batterie d’indicateurs macroéconomiques financiers et politiques
– expertise
microéconomique à travers le suivi sur ses bases de données de 44 millions
d’entreprises dans le monde entier, et 50 ans d’expérience en matière de
paiement sur les flux qu’elle garantit
7 familles de
risques sont combinées pour aboutir à une note synthétique attribuée à
chacun des 154 pays suivis. Les notes se situent sur une échelle de 7
niveaux, A1, A2, A3, A4, B, C, D dans l’ordre croissant du risque.
Ces 7 familles
de risques sont :
– la
vulnérabilité de la conjoncture
– le risque de
crise de liquidité en devises
– le
surendettement extérieur
– la
vulnérabilité financière de l’Etat
– la fragilité
du secteur bancaire
– les
fragilités de l’environnement géopolitique et de la gouvernance.
– le
comportement de paiements des entreprises
A1 |
La situation
politique et économique est très favorable et l’environnement des
affaires est de qualité. Cet environnement influe favorablement sur le
comportement de paiement des entreprises. La probabilité moyenne de
défaut est très faible.
|
A2 |
La situation politique et économique est
favorable, l’environnement des affaires peut comporter quelques
lacunes. La probabilité moyenne de défaut des entreprises est peu
élevée.
|
A3 |
Le comportement de paiement est
susceptible d’être affecté par une modification de l’environnement
économique et politique du pays qui est globalement favorable mais
volatil. L’environnement des affaires comporte des lacunes. La
probabilité moyenne de défaut des entreprises se situe à un niveau
convenable.
|
A4 |
Les perspectives politiques et
économiques peuvent être marquées par quelques fragilités. Une
relative volatilité de l’environnement des affaires est susceptible
d’affecter les comportements de paiement, la probabilité moyenne que
cela conduise à un défaut de paiement restant acceptable.
|
B |
Des incertitudes au plan économique et
financier et un environnement des affaires parfois difficile sont
susceptibles d’affecter des comportements de paiement. La probabilité
moyenne de défaut des entreprises est assez élevée.
|
C |
Les perspectives économiques et
politiques très incertaines et un environnement des affaires
comportant de nombreuses lacunes sont de nature à détériorer
sensiblement le comportement de paiement. La probabilité moyenne de
défaut des entreprises est élevée.
|
D |
L’environnement économique et politique
présente des risques très élevés et l’environnement des affaires peut
être très difficile. Ces fragilités peuvent avoir un impact très
sensible sur les comportements de paiement. La probabilité moyenne de
défaut des entreprises est très élevée.
|
|