Reçu par Sarkozy, Mittal fait un geste en direction des syndicats

 
 
[28/01/2008 18:30:47] PARIS (AFP)

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Le PDG du groupe sidérurgique ArcelorMittal Lakshmi Mittal à son arrivée à l’Elysée le 28 janvier 2008 (Photo : jean ayissi)

Lakshmi Mittal a fait un geste lundi lors de sa rencontre avec Nicolas Sarkozy en acceptant d’étudier les propositions des syndicats face aux 600 suppressions d’emplois annoncées à l’aciérie de Gandrange (Moselle) mais ses propos ont été mal accueillis par la CGT et la CFE-CGC.

Au terme d’un long entretien à l’Elysée, le patron d’ArcelorMittal s’est engagé à discuter jusqu’au début du mois d’avril avec les organisations syndicales des “alternatives viables” à son plan de restructuration, qui prévoit d’ici à avril 2009 la disparition de 595 des 1.108 emplois du site lorrain.

“Comme je l’ai déjà dit, il n’y aura pas de suppressions d’emplois (licenciements secs) à Gandrange, chaque employé pourra bénéficier d’un autre emploi dans les usines (du groupe) de la région”, a-t-il assuré devant la presse.

“Après avoir rencontré le président et, comme il l’a proposé, j’ai accepté d’étudier des propositions alternatives viables avec les syndicats (…) jusqu’au début du mois d’avril”, a poursuivi Lakshmi Mittal.

“Il n’y aucune raison de s’inquiéter. Les syndicats n’ont pas à s’inquiéter de la situation”, a insisté le patron du groupe sidérurgique. “Jusqu’à cette date (début avril), tout est ouvert”, a-t-il dit.

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La ministre de l’Economie et de l’Emploi Christine Lagarde, le 23 janvier 2008 à Davos (Photo : Fabrice Coffrini)

M. Mittal a également annoncé qu’un fonds de 20 millions d’euros serait mis en place par la direction d’ArcelorMittal France pour financer “le reclassement des personnels” du site de Gandrange.

Le PDG du groupe sidérurgique a également expliqué lundi que 130 des suppressions d’emplois envisagées à Gandrange se traduiraient par des départs en retraite, les autres par des reclassements dans un autre établissement du groupe, notamment à Florange (Moselle) ou au Luxembourg voisin.

Immédiatement après la rencontre entre MM. Sarkozy et Mittal, qui s’étaient croisés en Inde vendredi sans toutefois discuter de la situation de l’usine de Gandrange, l’Elysée s’est réjoui de la bonne volonté manifestée par le patron du groupe sidérurgique.

“M. Mittal a accepté la proposition du président de la République de poursuivre le dialogue avec les organisations syndicales et de donner un temps de réflexion supplémentaire jusqu’au début du mois d’avril 2008”, a confirmé le porte-parole de l’Elysée David Martinon, soulignant le ton “constructif” et “confiant” de la rencontre entre les deux hommes.

“M. Mittal a renouvelé ses engagements vis-à-vis de l’industrie sidérurgique française”, a également retenu avec satisfaction M. Martinon.

En acceptant de discuter d’éventuelles alternatives à son plan, Lakshmi Mittal a fait un pas en direction des syndicats, et notamment de la CFDT qui milite pour son “gel” et a présenté lundi matin devant des conseillers de l’Elysée un “contre-projet”.

Selon un responsable lorrain du syndicat, Alain Gatti, ce plan alternatif prévoit que le groupe investisse 25 à 30 millions d’euros afin de moderniser le four électrique du site, qu’il “réoriente ses carnets de commande vers des marchés plus rentables” et consente un effort de formation.

Syndicats et élus lorrains ont toutefois accueilli fraîchement les déclarations de Lakshmi Mittal, considérant que “tout cela avait déjà été dit”.

“M. Mittal n’a fait que répéter ce qui nous avait été dit (la semaine dernière) au siège du groupe à Luxembourg”, a commenté Pierre-Claude Sutter, délégué CFE-CGC. “M. Mittal n’a pas dit qu’il gelait les suppressions d’emplois”, a pour sa part noté Marc Barthel de la CGT.

 28/01/2008 18:30:47 – © 2008 AFP